Le ramadan, ce mois sacré ce mois d’abstinence prend malheureusement une toute autre tournure dans les différentes villes d’Algérie. Ramadan rime désormais avec achat consommation et excès. Les Algériens consacrent une bonne partie de ce mois béni à la consommation de tous types de mets, en grande quantité.
Cette consommation excessive entraîne malheureusement dans la plupart des cas au gaspillage. Plusieurs tonnes de denrées alimentaires sont jetées à la poubelle pendant le mois de Ramadan. Le pain en particulier.
Les Algériens étant de grands consommateurs de pains, les quantités achetées sont donc bien au-delà du raisonnable. C’est ce que nous confirme un communiqué du ministère de l’Intérieur publié jeudi dernier. En effet, plus de 4 250 000 baguettes de pain ont été gaspillées depuis le début du Ramadan, soit une vingtaine de jours. Un chiffre vraiment alarmant quand on sait que de nombreux foyers ont du mal à joindre les deux bouts durant ce mois.
Bien que la wilaya de Blida soit à la tête du podium avec plus de 560 000 baguettes de pain jetées, ce qui représente 141 561 kg de pain, cette surconsommation s’étend d’ailleurs sur toutes les villes d’Algérie.
Selon la même source, la ville d’Oran vient au sixième rang après Annaba avec 200 000 baguettes jetées aux poubelles, ce qui représente environ 50 000 kg de pain.
L’Algérie produit quotidiennement plus de 50 millions de baguettes de pain. Pour Youcef Guelfat, président de la Fédération nationale des boulangers, rapporté par le quotidien Liberté, plus de 20% de la production totale (soit 10 millions de baguettes) est jetée aux ordures.
Qualité et prix du pain, comme principale raison du gaspillage ?
La raison de toute cette surconsommation reste à trouver, afin de pouvoir limiter ce phénomène.
D’après le coordinateur de l’UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens) d’Oran, Abed Mouad cité par le même journal, le prix du pain est un véritable encouragement à ce genre d’agissement. Il estime que « La solution est dans l’augmentation du prix. Si le pain augmente, les gens vont consommer moins”, analyse-t-il. “La consommation des Algériens est donc irréfléchie » les gens ne consomment pas selon leurs besoins […] ils dépensent sans compter ».
Quant au président du Club des artisans boulangers d’Oran, Faouzi Baïche, il évoque la qualité du pain et sa texture. “A la base, on fabrique un pain médiocre, et s’il n’est pas consommé chaud, il perd alors de sa texture”, a-t-il constaté.
La qualité du pain et le prix sont donc deux facteurs importants et influents sur ce gaspillage. Abed Mouad évoque aussi le recyclage du pain. Une alternative qui permettrait très certainement de ralentir et de tirer bon parti de ce gaspillage.