Le représentant du gouvernement explique que plus vous êtes riche, plus vous bénéficiez des subventions.
Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, a évoqué, hier, une éventuelle révision des subventions. En premier celle de l’énergie, prévue initialement en 2019 et qui sera suivie par la révision de la subvention de l’eau. Autrement dit, le gaz, l’électricité et le carburant vont coûter plus cher dans une année si la révision des subventions est adoptée. Cette augmentation touchera également l’eau, quelque temps après. Mais selon le ministre des Finances «cela ne sera que plus équitable» expliquant, hier, sur les ondes de la Radio algérienne que «l’actuelle politique de subventions ne peut pas continuer comme ça pour l’équité sociale. Dans sa forme actuelle, le simple citoyen ne peut pas profiter de cette politique mieux que quelqu’un qui dispose d’un revenu plus important, ce n’est pas normal».
Le ministre a cependant assuré que l’Etat n’opérera aucun changement sans mener une grande campagne de communication dirigée vers les citoyens. Il a confirmé que son département menait actuellement des études sur l’actuelle politique de subventions à travers une commission mise en place qui travaille en collaboration avec la Banque mondiale.
Le ministre a également expliqué que ces études montrent que les ménages à bas revenus profitent des subventions allouées aux produits de base (huile, sucre…) à hauteur de 7% du montant global de la subvention, alors que les personnes à fort revenu en bénéficient avec le double de ce pourcentage.
Simplement dit, le représentant du gouvernement explique que plus vous êtes riche, plus vous bénéficiez des subventions. En Algérie, le salarié qui gagne le Snmg et le chef d’une entreprise bénéficient de la même manière des prix subventionnés d’un grand nombre de produits de première nécessité comme les céréales, l’eau, le lait, l’électricité et le carburant. «Il faudrait y remédier, mais rien ne sera fait tant que nous ne disposerons pas de l’ensemble des paramètres permettant l’identification des ménages, les montants alloués, ainsi que la manière d’y procéder», a insisté le ministre des Finances, ajoutant «nous ne toucherons pas aux subventions tant qu’on n’aura pas terminé nos études en la matière. Et lorsqu’on les terminera, cela va se faire avec l’ensemble des pouvoirs publics.
Nous devrions nous asseoir autour d’une table, les rediscuter et, par la suite, mener une grande campagne de communication dirigée vers nos citoyens pour leur expliquer comment on doit procéder», a avancé le ministre. N’écartant pas l’ouverture d’un «débat national» avant toute révision des subventions, le ministre a, néanmoins, évoqué une éventuelle révision des subventions destinées à l’énergie à partir de 2019, si bien évidemment, l’Etat est prêt à le faire. Il y a lieu de rappeler que ce n’est pas la première fois que l’Etat fait part d’une éventuelle annulation des subventions généralisées pour les remplacer par des «subventions ciblées». Cela a été notamment évoqué dans le plan du gouvernement présenté en Conseil des ministres, en juin 2016.
Aujourd’hui, il semble bien que l’option ait été adoptée et que l’Etat cherche à abandonner, petit à petit, son rôle de toujours d’un «Etat providence». Enfin et à propos de l’affaire de saisie des 701 kg de cocaïne et l’éventualité de l’implication de douaniers ou d’agents de l’administration fiscale, Abderrahmane Raouya a indiqué que «rien n’est encore confirmé, mais l’Etat est déterminé à lutter contre toutes les pratiques frauduleuses». «Nous luttons sans merci contre la corruption qui peut engendrer de graves conséquences sur l’Etat», a-t-il fait valoir.