La Russie étant le principal fournisseur de gaz de l’Union européenne, et depuis le conflit avec l’Ukraine qui a débuté en février 2022, les prix flambent et l’approvisionnement reste incertain pour beaucoup de pays.
L’Italie importe environ 40 % de son gaz de Russie, ce qui la rend très dépendante de ce pays et souhaite s’affranchir de celui-ci et diversifier ses sources d’approvisionnement surtout en ces temps où le marché reste très instable et que le conflit perdure encore.
L’Algérie quant à elle, est déjà le deuxième fournisseur de gaz en Italie, sachant que le gazoduc Transmedest transmet du gaz au pays européen depuis près de 40 ans. Ayant une capacité de 110 millions de mètres cubes par jour, il en transporte actuellement seulement 60 millions.
C’est dans l’initiative de signer un accord sur les importations de gaz entre les deux pays que le Premier ministre italien Mario Draghi se rendra en Algérie ce lundi 11 avril 2022. Le représentant italien sera accompagné de Claudio Descalzi le patron du groupe énergétique italien Eni, Luigi Di Maio le ministre des Affaires étrangères et Roberto Cingolani le ministre de la Transition énergétique. Cet accord comprendrait également des co-investissements dans des projets d’énergie renouvelable.
L’Italie, un pays qui a besoin de gaz
L’année dernière, les importations italiennes ont augmenté de 76 % pour atteindre 21,2 milliards de mètres cubes , et il a déclaré chercher à obtenir 9 milliards de mètres cubes supplémentaires du pays d’Afrique du Nord; ce qui dénote d’une croissance des besoins du pays. Roberto Cingolani, physicien mais aussi ministre de la transition écologique italien a appuyé ce fait, en révélant que le pays était déjà en pourparlers avec sept pays différents afin d’obtenir plus de gaz.
L’Algérie peut-elle assumer de tels approvisionnements ?
Le Premier ministre italien ne signera que l’accord institutionnel entre l’Algérie et l’Italie et ce seront Eni et Sonatrach qui achèveront les aspects techniques de l’affaire.
Sonatrach, l’entreprise pétrolière et gazière algérienne est en pourparlers avec l’entreprise publique Eni sur la manière d’augmenter l’approvisionnement en gaz de l’Italie à court et moyen terme. Pour rappel, les italiens détiennent des contrats à long terme avec l’Algérie.
Même si le pays Africain ne dispose pas des moyens essentiels pour un approvisionnement conséquent, la production peut être augmentée rapidement en utilisant de nouvelles techniques de remplissage ce qui améliorera la production des puits déjà présents.
De plus, en début d’année, Toufik Hakkar le PDG de Sonatrach avait affirmé que le Groupe comptait investir près de 40 milliards de dollars pendant la période 2022-2026 dont 8 milliards de dollars en 2022, ajoutant qu’une grande partie de ces investissements sera orientée vers l’exploration et la production.
M. Hakkar s’était aussi exprimé auprès d’Algérie Presse Service, vis -à- vis des avancées faites en ce début d’année 2022. Il a affirmé » que la compagnie Algérienne a « réalisé trois nouvelles découvertes de gisements pétroliers » , il a aussi évoqué le sujet des exportations vers les pays européens, en affirmant que le pays a pour l’instant décidé de maintenir, pour l’ensemble de ses clients les prix contractuels même si un ‘recalcul’ des prix avec notre client espagnol ».