La trahison de la communauté internationale à l’index
La population palestinienne de la bande de Gaza est dans l’incapacité de reconstruire un an après l’agression israélienne et a été «trahie» par la communauté internationale, estime un collectif de 16 ONG dans un rapport publié aujourd’hui à Paris.
«La communauté internationale a trahi la population de Gaza en ne parvenant pas à traduire ses paroles en actes pour mettre un terme au blocus de Gaza qui empêche la reconstruction», déclarent ces ONG avant l’anniversaire du début de l’opération militaire israélienne.
«Les autorités israéliennes n’ont autorisé que l’entrée de 41 camions de matériaux de construction dans Gaza depuis la fin de l’offensive à la mi-janvier», assurent ces organisations, parmi lesquelles figurent Amnesty International France, Oxfam France et une coalition d’ONG néerlandaises.
Et ce «alors qu’il en faudrait des milliers pour réparer les dommages causés aux maisons, aux infrastructures civiles, aux services publics, aux fermes et aux entreprises», poursuivent-elles. Il est souligné dans ce rapport qu’il est «interdit à la population civile, ainsi qu’aux Nations unies et aux ONG, d’importer des matériaux comme le ciment ou le verre, mis à part dans un très petit nombre de cas».
Les mêmes sources déplorent le fait que le blocus ait «également conduit à de fréquentes coupures d’électricité, de gaz et d’eau, avec des conséquences désastreuses sur la vie quotidienne et la santé publique». Le blocus, commencé en juin 2007, «a fortement aggravé la pauvreté, contribuant à rendre 80% de la population dépendante de l’aide internationale», ajoutent-elles.
Elles demandent notamment aux ministres des Affaires étrangères européens et au nouveau Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, «de visiter Gaza et de se rendre compte par eux-mêmes de l’impact du blocus sur la population».
Par ailleurs, plusieurs centaines de Palestiniens ont manifesté, hier, lundi, dans le sud de la bande de Gaza, pour dénoncer la construction d’une barrière souterraine par l’Egypte à la frontière avec le territoire palestinien. «Cela va seulement provoquer l’étranglement des habitants et conduire à une véritable catastrophe dans la bande de Gaza», a déclaré à l’AFP Fawzi Barhoum, un porte-parole du Hamas, appelant au démantèlement de la barrière.
L’Egypte a admis implicitement la construction de cette barrière souterraine par la voix de son chef de la diplomatie, Ahmad Aboul Gheit, qui a expliqué que son pays avait «le droit de contrôler sa frontière».
Cette barrière en acier, qui doit être déployée sur 10 km de long et pourrait aller jusqu’à 30 mètres sous terre, serait destinée à empêcher le creusement de tunnels – seul moyen pour les Palestiniens de faire parvenir des denrées alimentaires et autres nécessités quotidiennes sur leur territoire –, sous la frontière de l’Egypte avec la bande de Gaza.
R. I. / Agences