Le phénomène de l’exode des médecins algériens, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, vers l’étranger a de nouveau pris de l’ampleur. Récemment, ce sont les mesures drastiques prises par le gouvernement pour endiguer cette fuite des compétences qui ont attiré l’attention.
Parmi celles-ci, la décision radicale de geler l’authentification des diplômes des médecins a suscité un débat intense et a plongé de nombreux jeunes diplômés dans l’incertitude.
Révélation de la mesure
Avec environ 15 facultés de médecine formant chaque année près de 5 000 médecins, l’Algérie se retrouve confrontée à une perte significative de son personnel médical qualifié. Une grande partie de ces diplômés sont attirés par des opportunités à l’étranger, principalement en Europe (notamment en France), en Amérique du Nord (États-Unis et Canada), et dans les pays du Golfe, où les conditions de travail et les rémunérations sont nettement plus attractives.
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La mesure de geler l’authentification des diplômes a été récemment confirmée par le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari. Dans une réponse écrite adressée au député El Ouardi Bradji, rendue publique sur les réseaux sociaux, le ministre a justifié cette décision comme une tentative de freiner l’exode des médecins.
Dans sa lettre datée du 13 juillet 2024, le ministre Baddari a affirmé que le gel des authentifications de diplômes délivrés par les facultés de médecine vise à lutter contre l’émigration des médecins algériens. Il a également précisé que cette mesure ne serait levée que lorsque des solutions pour traiter ce phénomène seront trouvées, sans toutefois fournir de délai précis.
Conséquences et réactions
Malgré cette mesure, le ministre a reconnu que l’exode des médecins n’a pas cessé. Les recruteurs étrangers contournent cette restriction en demandant l’authentification des diplômes via les représentations diplomatiques algériennes à l’étranger ou les ambassades de leurs pays respectifs accréditées en Algérie. Cette situation laisse de nombreux jeunes médecins dans le désarroi, incertains de leur avenir professionnel.
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Le député El Ouardi Bradji, qui a interpellé le ministre sur cette question, n’a pas caché son scepticisme quant à l’efficacité de cette mesure. Sur sa page Facebook, il a exprimé ses doutes : « En réalité, les médecins généralistes souffrent d’un manque d’emplois et il est de leur droit de chercher un avenir où ils pourront obtenir une spécialisation médicale. L’État devrait fournir les conditions nécessaires pour exercer cette noble profession de manière adéquate. »
Bradji a également souligné que la majorité des médecins qui partent à l’étranger finiraient par revenir s’ils trouvaient des conditions de travail satisfaisantes en Algérie. Il a appelé le gouvernement à reconsidérer cette mesure et à permettre à ceux qui souhaitent se former à l’étranger de le faire, arguant que les pays de destination trouveront inévitablement des solutions pour accueillir ces compétences.