La décision du gel de l’importation des véhicules de moins de trois ans, annoncée par le ministre de l’Industrie, continu de susciter les réactions.
Pour des membres de la commission des finances et du budget de l’APN, cette décision est anticonstitutionnelle, d’autant que la mesure est incluse dans la loi des finances 2020. Selon eux, la décision d’annulation de l’importation des véhicules d’occasion relève des députés de l’Assemblée populaire ou bien d’une ordonnance du président de la République.
Ammar Moussa, membre de la commission des finances et du budget est allé même à dire qu’il y a ceux qui nagent contre le courant.
« Alors que tout le monde attendait le retour du président pour la poursuite du programme prometteur de la nouvelle Algérie, voilà que nous découvrons des parties qui nagent contre le courant, au sein même du gouvernement ».
Ces parties, continue le député, « opèrent de la même mentalité que ceux qui gouverneraient avant dont la plupart sont poursuivis en justice, ou en prison ». Ici, Ammar Moussa cite « les déclarations du ministre de l’Industrie » qu’il qualifie de « provocantes tant à la commission législative qu’au simple citoyen ».
Selon lui, ce ministère, dont plusieurs cadres et ministres sont actuellement en prison, a causé d’énormes préjudices au pays, dans des industries de façades budgétivores.
Mises en garde sur la flambée du marché
Malheureusement, estime encore le député, ce même ministère est revenu aujourd’hui, « pour bafouer les décisions des deux chambres du parlement concernant le dossier de l’importation des véhicules de moins de trois ans ».
Le membre de la commission des finances et du budget n’a donc, pas hésité à critiquer les dernières « déclarations du ministre de l’Industrie portant sur l’inapplicabilité de l’article stipulant sur cette mesure, malgré l’approbation de la loi des finances par le chef de l’État ».
Plus loin encore, le député s’est demandé si le ministre n’est pas en train d’exécuter des agendas autres que ce que stipulent les législations nationales, en s’opposant aux décisions de l’institution législative, et donc à la décision du peuple.
Suite à la décision d’annulation jusqu’à nouvel ordre, de l’importation des voitures d’occasion, Ammar Moussa met en garde contre la flambée des prix dans le marché national de l’automobile. Des prix qui ont déjà connu une hausse de 30% juste après l’annonce du ministre.
« Contradictions au sein même de l’exécutif »
El-Houari Tigharsi, un autre membre de la commission des finances et du budget a tenu, pour sa part à relever des contradictions au sein même du gouvernement, notamment après les déclarations du ministre des Finances Aymen Benabderrahmane, il y a deux semaines, lors de la présentation du projet de loi portant sur le règlement budgétaire de 2018, lors d’une plénière à l’APN.
Selon lui, le ministre des Finances avait alors déclaré que les textes règlementaires concernant l’importation des véhicules de moins de trois ans sont fin prêts, et seront publiés incessamment.
À la suite de quoi, le ministre de l’Industrie annoncé l’annulation de la mesure », a ajouté le député, tout en s’interrogeant sur le pourquoi de cette contradiction entre les départements des finances et de l’industrie.
Le député a également fait savoir « que le dernier conseil des ministres annulé pour cause de ma maladie du président aurait abordé le dossier des véhicules de moins de trois ans ».
« Alors, comment le ministre de l’Industrie a pu prendre une telle décision en l’absence du président, et avant que ce dernier n’a tranché dessus ? ». Selon lui, « il s’agit d’une interférence dangereuse, ce qui impose la nécessité de réexaminer le dossier ».