Générique, insuline, biotechnologie et anticancéreux: Les quatre fronts de Saïdal

Générique, insuline, biotechnologie et anticancéreux: Les quatre fronts de Saïdal

Le gros morceau auquel s’attaque Saïdal, concerne les anticancéreux. Un judicieux investissement devant arriver à une production de 25 millions uv/an, réalisé avec une entreprise koweitienne North africa holding company. Lorsque l’on sait que l’essentiel de la lourdeur de la facture du médicament est en rapport avec les importations de produits anticancéreux, on mesure le caractère stratégique de l’investissement.

Le groupe pharmaceutique public Saïdal, affiche une grande ambition pour l’avenir. Selon son Pdg M. Yacine Tounsi, l’entreprise fera un bond appréciable dans le domaine du médicament en réalisant des investissements susceptibles de lui permettre de développer de nouvelles classes de médicaments. Il y a bien entendu le développement du générique, une option mondiale actuellement, eut égard aux économies que cela génère à la Caisse de sécurité sociale. Sur ce registre, trois unités entreront en production avant la fin du premier semestre 2017. Ces usines seront implantées à Cherchell, El Harrach et Constantine.

A côté de ce déploiement disons, classique, Saïdal se lance également dans les unités spécialisées. A ce propos, le Pdg révèlera que projet de production d’insuline humaine à Constantine en partenariat avec le groupe Novonordisk, «est dans un état d’avancement appréciable». La nouveauté de cet investissement est qu’il est orienté sur les produits nouveaux du laboratoire danois. Ainsi, outre l’insuline en flacon, Saïdal produira également de l’insuline nouvelle génération en cartouches (stylos). L’unité débutera son activité fin 2018, assurant ainsi une grande partie de l’approvisionnement du marché national. Ce qui permettra de réduire la facture d’importation. Il faut savoir que l’Algérie importe pour plusieurs millions de dollars d’insuline annuellement.

L’autre gros morceau auquel s’attaque Saïdal, concerne les anticancéreux. Un judicieux investissement devant arriver à une production de 25 millions uv/an,  réalisé avec une entreprise koweitienne North africa holding company. Lorsque l’on sait que l’essentiel de la lourdeur de la facture du médicament est en rapport avec les importations de produits anticancéreux, on mesure le caractère stratégique de l’investissement. Le projet est au stade des études et les travaux devraient être lancés au cours du premier semestre 2017.

L’ambition de Saïdal d’aller le plus haut possible dans la chaîne du savoir en ce qui concerne son métier de base, est visible dans la réalisation prochaine d’un nouveau Centre de Recherche et Développement à la nouvelle Ville de Sidi Abdallah. Un acte essentiellement fondateur d’une vision véritablement intégrée de l’industrie pharmaceutique nationale. Ce centre de recherche ouvrira la voie à la fabrication de médicaments issus de la biotechnologie particulièrement des bio-similaires et des vaccins, «un axe stratégique majeur dans le développement du groupe» affirme le Pdg de Saïdal.

Pour réaliser ce programme, l’entreprise dispose d’une enveloppe financière accordée par l’Etat de l’ordre de 20 milliards de DA. Le redéploiement de Saïdal relève donc d’une volonté politique clairement affirmée par les plus hautes autorités du pays, à l’effet de faire face aux nouveaux défis thérapeutiques que le pays doit affronter dans un proche avenir. Mais il reste que Saïdal est une entreprise et doit dégager des bénéfices. Cela pourra se faire par le biais des exportations de ses produits. Sur le sujet, M. Tounsi soutient que «des accords ont été conclus avec 13 pays africains avec lesquels Saïdal a ficelé des contrats d’exportation, via un distributeur de médicaments en Afrique». Pour cette année, il est prévu des opérations d’exportations vers notamment la Mauritanie, le Niger, la Côte d’ivoire, le Cameroun et le Burkina Faso.