Le ministre des Moudjahidine et des ayants droit Laïd Rebigua a réagi ce mercredi 22 septembre concernant la dernière démarche du président français en faveur « des harkis ayant servi la France durant la guerre d’Algérie ».
Dans une déclaration à la presse, le ministre a d’emblée estimé que « cela relève de leurs affaires (la France NDLR) ». « En ce qui nous concerne, la révolution a tranché concernant qui est le harki, qui est le traitre et qui est le moudjahid et le chahid », a-t-il déclaré.
Cette question, estime encore l’intervenant, a été tranchée déjà durant la guerre de libération. Selon lui, « ce qui nous importe le plus, c’est que les Algériens préservent leur mémoire et perpétuent leur identité, leur histoire et les mémoires de leurs héros ».
Ensuite, Laïd Rebigua a mis l’accent sur la nécessité d’enseigner l’histoire de l’Algérie, notamment la guerre de libération, aux jeunes Algériens, et ce, en vue de ce qui se relaye notamment sur les réseaux sociaux.
Pour lui, rendre l’hommage aux martyrs de la révolution et aux moudjahidine constitue en lui-même une réponse suffisante aux démarches pouvant répondre à des stratégies ou à des plans bien définis.
« L’étude du dossier de la mémoire se poursuit »
Évoquant la question de la mémoire, qui reste toujours au centre des relations entre l’Algérie et la France, le ministre des Moudjahidine affirme « qu’on ne peut pas parler de réconciliation au détriment de la mémoire collective algérienne ».
« Notre pardon concernant les événements de la guerre de libération et la mémoire nationale est une question prioritaire », estime encore le ministre, précisant que « nos relations avec n’importe quelle partie devront principalement se fonder dans le respect de l’histoire, de l’identité et de la mémoire nationale ».
En outre, il affirme que « l’étude du dossier de la mémoire se poursuit. Les commissions en charge de la question de l’archive nationale, des crânes des résistants, des essais nucléaires … continent leur travail ».
La démarche de Macron envers les harkis
Pour rappel, la France a décidé de rendre considération aux harkis ayant combattu aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie. Le lundi 20 septembre dernier, Macron a organisé une réception à l’Élysée consacrée à la mémoire des harkis ayant combattu aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie.
Lors de cette réception, le chef de l’État français a tenu à demander « pardon » au nom de la France aux harkis tout en annonçant la présentation, « avant la fin de l’année », d’un projet de loi de « reconnaissance et de réparation ».
« Vous portez dans votre chair le souvenir des harkis. L’honneur des harkis doit être gravé dans la mémoire nationale », a-t-il déclaré dans son allocution. Ensuite, il a appelé à « panser les plaies » qui doivent être « fermées par des paroles de vérité, gestes de mémoire et actes de justice ».