L’hôpital Bachir-Mentouri de Kouba a bénéficié hier d’un incinérateur de dernière génération, offert par le gouvernement belge. Cette opération pilote, la première du genre, entre dans le cadre de la politique entreprise par le département de la Santé d’instaurer une politique de gestion moderne des déchets.
S’exprimant à l’occasion du lancement officiel du nouvel incinérateur des déchets hospitaliers, le ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement. M. Cherif Rahmani, a souligné qu’«un plan de formation destiné aux personnels médicaux et paramédicaux sera lancé prochainement». Le ministre a précisé que les pouvoirs publics ont élaboré une véritable action, afin de cadastrer l’ensemble des déchets spéciaux. «Nous avons aujourd’hui la quantification, la qualification et la caractérisation de l’ensemble des déchets au niveau national». Il dira dans ce contexte que «le gouvernement a décidé de mettre en place un plan national pour les déchets spéciaux et plus particulièrement pour les déchets hospitaliers et de soins». Allant plus loin dans ses explications, M. Cherif Rahmani a relevé que son département compte établir très prochainement une taxe spécifique, spéciale aux établissements qui produisent des soins spécifiques au niveau national ».
Mettant l’accent sur la coopération entre l’Algérie et la Belgique, le ministre a souligné que «celle-ci a atteint un niveau important, qualifié d’exemplaire». De son côté, l’ambassadeur de la Belgique en Algérie a indiqué que la mise en oeuvre et l’inauguration du projet de l’incinérateur de Kouba, est en fait un projet pilote lancé en 2007. «C’est à partir de là qu’on a commencé à nous atteler sérieusement à régler ce problème des déchets hospitaliers, en améliorant leur gestion». Il a souligné que «ce projet d’incinérateur intervient sur cinq axes prédéfinis. Il s’agit de la formation de personnels de l’hôpital au niveau de l’organisation de la collecte des déchets, de la formation technique des personnels spécialisés pour la scénarisation et la fourniture de l’équipement nécessaire pour le traitement », et d’ajouter que « cette initiative importante constitue une alternative en vue d’améliorer les conditions de travail en matière hygiène hospitalière et de réduire ainsi le risque de contamination ». Dans le même ordre d’idées, l’ambassadeur a relevé que ce projet relève d’une initiative globale, dont le coût est estimé à 40 millions d’euros, et qui est destinée aux secteurs de la santé, de l’eau, et de la lutte contre la pauvreté. Il a ajouté que «la coopération belge a mobilisé ses ressources d’expertise pour éliminer la pauvreté dans le monde». Il est à noter que le budget de l’opération s’élève à 575 000 eur dont 500.000 sont supportés par le gouvernement belge et 75.000 par le gouvernement algérien.
Enfin il est important de souligner que la gestion des déchets d’activités de soins exige une attention et une diligence accrues pour éviter une charge de morbidités, y compris l’exposition à des agents infectieux et des substances toxiques. Le plan national de gestion des déchets spéciaux préconise deux options techniques pour le traitement des déchets d’activités de soins, le traitement thermique d’incinération et la désinfection. L’installation de traitement sont encadrées sur le plan environnemental par la réglementation sur les installations classées par les normes ISO 14 000. L’autorisation de leur exploitation n’est délivrée qu’après avoir réalisé une étude ou une notice d’impact sur l’environnement, selon le cas, et une étude de danger. La réglementation fixe également des valeurs limitées d’émission dans l’air par les gaz d’échappement, contenant des substances polluantes.
Makhlouf Aït Ziane