Gestion des hôpitaux : Les algériens malades de leur système de santé

Gestion des hôpitaux : Les algériens malades de leur système de santé

Les pilules du système

L’actuelle augmentation des dépenses de santé reflète un fait. L’Algérie peut s’enorgueillir d’avoir fait le bon choix de sortir des logiques des plans d’ajustement dictés par le FMI et de mettre le cap sur les objectifs du millénaire relatifs au développement humain.

Mais, sous l’angle qualitatif, il reste un long chemin à faire. Le cœur de la politique nationale de santé — l’accès au médicament et aux soins de santé pour l’ensemble de la population — reste affecté par de multiples contraintes.

Niées par nos gouvernants, les pénuries de médicaments essentiels constituent la pilule amère qu’on administre à des millions d’Algériens au quotidien depuis plusieurs années. Maints ministres de la Santé se sont succédé sans mettre fin à ces ruptures épisodiques d’approvisionnement en produits pharmaceutiques de large consommation.

Le remboursement des soins, lui, constitue l’autre facette de la saignée du pouvoir d’achat des ménages. Dans le royaume de la médecine gratuite, l’assuré paie la quasi-totalité des frais pour les prestations médicales, pour les scanners, les échographies, les radios et les analyses médicales. Une autre injustice sociale qui ne dit pas son nom.

Quant à la gestion des hôpitaux, il faudra relever ici les progrès réalisés dans la prise en charge des malades et mettre en relief les efforts du personnel de santé sans lesquels la situation serait beaucoup plus grave.

Cela souligné, le malade reste confronté aux conséquences de la pression de manière générale sur les CHU : mauvais accueil, bureaucratie, désorganisation. Faute de structures de santé de proximité dotées de tous les moyens humains et matériels, prestataires de services de qualité répartis à travers tout le pays.

Force est de constater également que l’une des insuffisances criantes du système de santé est sans conteste la formation. Les praticiens et le personnel paramédical, dans bien des cas, sont insuffisamment formés, d’où une communication entre le soignant et le soigné souvent imparfaite, à l’origine de complications, de diagnostics faux ou imprécis, de l’ignorance de prérequis aux traitements. Toute cette chaîne demande dans une forte proportion une mise à niveau ou de la formation continue. À cela s’ajoute la maintenance des équipements des hôpitaux. Problématique, en raison de contrats de fourniture mal négociés, elle augure une autre hémorragie des deniers publics.

Enfin, il ne faut pas perdre de vue que la reconnaissance du mérite est un pas non négligeable dans l’émergence d’un système de santé performant en Algérie. En ce sens, la valorisation du métier de professeur de médecine, et de manière générale du praticien de santé, pourrait avancer les choses. Si l’on veut atteindre les objectifs du millénaire.

Khaled R.

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