Les sites touristiques naturels, historiques et architecturaux disséminés à travers la wilaya de Ghardaïa connaissent en cette fin d’année une large affluence des visiteurs tant étrangers que nationaux, a-t-on constaté dans la vallée du M’zab.
Des centaines de visiteurs, dont près de 300 étrangers de différentes nationalités, notamment italienne, allemande et française, ont rallié les différentes oasis de la région de Ghardaïa, Zelfana et El-Menea, pour y passer les fêtes de fin d’année.
Ce regain d’intérêt pour la destination du M’zab et ses oasis est favorisé par le climat de quiétude qui règne dans cette région réputée pour son patrimoine immatériel et matériel, notamment les monuments architecturaux classés par l’UNESCO comme patrimoine mondial sauvegardé, ainsi que par l’existence de structures d’hébergement atypiques, des maisons traditionnelles très prisées par les touristes, notamment étrangers, a indiqué à l’APS Ahmed Nouh, président de la fondation Amidoul, initiatrice du projet du ksar de Tafilelt à Béni-Isguen.
Les touristes étrangers venus passer les vacances de fin d’année à Ghardaïa préfèrent les maisons traditionnelles situées dans les palmeraies de Béni-Isguen et Seb-Seb, contrairement aux nombreuses familles de nationaux qui ont jeté leur dévolu sur Zelfana, une station thermale située à 70 km au Nord-est de Ghardaïa, a souligné Dr Nouh.
Les visiteurs de la région de Ghardaïa, tant nationaux qu’étrangers, effectuent une virée incontournable au prestigieux ksar de Béni-Isguen, riche d’un passé qui a fait sa renommée dans le monde, ainsi qu’au nouveau ksar de Tafilelt qui a obtenu le 1er prix « coup de cœur des internautes City » de ville durable, en novembre dernier à Marrakech.
Expression d’une brillante culture matérielle imprimée par une architecture originale, ces deux ksour cités forteresses, sont devenus des sites attractifs privilégiés des touristes et autres visiteurs de la région, a fait observer M.Hebirèche, guide touristique d’une agence de voyage.
Les touristes tant étrangers que nationaux veulent passer les fêtes de fin d’année sur des sites naturels et sécurisés, a-t-il précisé avant d’ajouter qu’un intérêt est porté pour les maisons traditionnelles et les palmeraies existantes dans les oasis de Ghardaïa. Les maisons traditionnelles bâties par les aïeux dans la région sont devenues un centre d’intérêt des touristes et l’une des principales attractions, notamment dans la vallée du M’zab (regroupe 4 communes), a souligné un responsable de la Culture à Ghardaïa. Les villes fortifiées (ksour) et les maisons érigées majestueusement sur des pitons rocheux et la répartition spatiale complexe des servitudes constituent aussi des curiosités mises en valeur comme produit touristique unique et comme enseigne pour de nombreux urbanistes et autres architectes en voyages d’étude.
Pour un tourisme culturel et écologique De nombreux opérateurs du tourisme dans la région de Ghardaia s’accordent à souligner que le développement et la valorisation du « tourisme culturel et écologique » respectueux des us et traditions de la région attirent de nombreux visiteurs en quête de découverte et avide de traditions ancestrales de la région. « Il faut encourager ce type de tourisme », a estimé un chef d’agence touristique du M’zab, B. Benkhelifa, évoquant, par la même, le développement du tourisme religieux, notamment dans la région d’El-Menea qui abrite le tombeau et le monastère du Père Charles de Foucauld, lieu de pèlerinage pour les touristes de confession chrétienne.
Les différentes actions menées par les pouvoirs publics pour revaloriser le patrimoine matériel et immatériel, culturel et environnemental que recèle la wilaya de Ghardaïa lui confèrent une place de choix dans la stratégie développement d’un tourisme durable répondant aux attentes économiques de la région.
Composée de plusieurs ksour ou cités millénaires, en particulier la pentapole de la vallée du M’zab, les ksour de Métlili et d’El-Menea, conçus magistralement par les aïeux sous forme architecturale pyramidale, épousant le site rocailleux en tenant compte du climat et des aspects religieux, cette architecture et ce mode urbanistique, dont se sont inspirés Le Corbusier, Ferdinand Pouillon et André Ravereau, attirent annuellement de nombreux touristes étrangers et spécialistes en la matière.
Les nombreux ouvrages et systèmes hydrauliques traditionnels ainsi que les palmeraies de la région sont d’autres curiosités pour les visiteurs de la vallée du M’zab, en plus des marchés et souks traditionnels très actifs où les objets de l’artisanat local sont écoulés à la criée.
Ce flux de visiteurs augure d’une saison touristique prometteuse pour la région, après le marasme qu’elle a connue, a estimé le chargé de communication de la wilaya, Tarek Bouamer, avant de souligner qu’en plus du climat doux, toutes les mesures de sécurité ont été réunies pour permettre aux hôtes de Ghardaïa de passer d’agréables vacances de fin d’année. Les professionnels du tourisme aspirent à attirer davantage de touristes, cependant les 1.860 lits que compte la destination touristique « Ghardaia » n’ont malheureusement pas suffi à absorber un flux de touristes de plus en plus nombreux. « La capacité d’hébergement, en termes de disponibilités de lits, n’est malheureusement pas suffisante », regrette un opérateur du tourisme.