Placée sous le slogan de « Tissage tissé dans l’amour et la paix », les préparatifs de la 51e édition de la Fête du tapis de Ghardaïa, qui se déroulera du 23 au 27 mars 2019 au Palais des expositions situé à Bouhraoua, sur la RN1, vers Laghouat, vont bon train. Le choix de la date coïncidant avec les vacances scolaires permettra sans aucun doute à de nombreuses familles de tous les coins du pays et même d’outre-Méditerranée de visiter cette superbe ville de Ghardaïa et, du même coup, de faire des emplettes intéressantes.
Les inscriptions de wilayas et de dizaines d’artisans souhaitant y prendre part continuent d’affluer au niveau de la commission de préparation de la Chambre de l’artisanat et des métiers, dépendant de la direction du tourisme et de l’artisanat de la wilaya de Ghardaïa. Même de l’étranger, des pays frères et amis comme le Maroc, la Tunisie, la Libye, l’Egypte, la Jordanie et l’Arabie Saoudite, et la liste n’est pas pour autant exhaustive, ont déjà confirmé leur présence tant sur le plan de l’animation culturelle, avec des troupes folkloriques et des orchestres, que dans le domaine artisanal avec des expositions- ventes de produits de leurs pays respectifs.
Ce qui permettra aux milliers de visiteurs attendus de faire des emplettes. Une dizaine de wilayas, entre autres Constantine, Tlemcen, Tipasa, Djelfa, Chlef, Tizi Ouzou, Skikda, Bouira et Guelma ont déjà confirmé leurs présences et seront ainsi représentées par pas moins de 45 artisans et artisanes qui auront à exposer leurs produits du terroir. Mais comme son nom l’indique, cette fête sera surtout celle du tapis traditionnel qui aura la part belle ainsi et en sus du tapis traditionnel, qui aura bien sûr la part du lion, il y aura aussi des exposants en tannerie, vannerie, dinanderie, maroquinerie, bijouterie traditionnelle (argent) et céramique artistique. Les préparatifs tendant à assurer une réussite maximale à cette importante manifestation économico-culturelle battent leur plein.
Cinq journées intensément riches
En effet, les organisateurs s’efforcent de mettre à profit les richesses de l’art traditionnel des différentes localités de la région à l’effet de donner à cet évènement une attraction touristique et faire en sorte qu’en bénéficie l’économie de la vallée du M’zab. Ils constitueront, de ce fait, un tremplin idoine pour la relance des activités touristiques, économiques et culturelles dont l’impact pour la région qui sera une plus-value. Au plan logistique, et afin d’assurer une affluence constante du public, la direction des transports a prévu, comme l’année passée, une dizaine de minibus chargés uniquement d’acheminer les visiteurs de plusieurs arrêts facultatifs de la ville et la périphérie vers le lieu de l’exposition et vice-versa. Au plan de l’animation, des troupes folkloriques aux couleurs chatoyantes et bigarrées se chargeront d’assurer une ambiance festive et bon enfant.
Par ailleurs, et afin de permettre aux visiteurs de se rafraîchir et même d’avaler un en-cas en ces belles mais néanmoins sèches journées de début printanier, un café-restaurant mobile sera monté à proximité. Siroter un bon verre de thé ou boire une consommation fraîche serait, à n’en pas douter, bien agréable après un petit marathon autour des stands. La parade des chars, unique en Algérie par ses aspects culturels et artistiques, qui ouvrira les festivités est en elle-même une curiosité.
Véritable fresque dévoilant les spécificités de chacune des treize communes composant la wilaya de Ghardaïa, elle dévoile aux yeux des visiteurs toutes les valeurs ancestrales du terroir. Trente-deux chars ouvriront la cérémonie d’auuverture. Chacun d’eux, paré de ses plus beaux atouts, symbolise l’activité dominante de sa commune. Entre chaque char, une troupe folklorique aux costumes chatoyants se chargera d’assurer l’animation au son du karkabou et du baroud. Ces cinq journées, qui seront intensément riches du point de vue économique mais aussi et surtout au plan culturel et sportif, au regard de l’alléchant programme concocté par les organisateurs, permettront certainement à la ville de Ghardaïa, véritable musée à ciel ouvert, classée patrimoine universel de l’humanité par l’Unesco, de mettre en valeur son cachet festif.
Ce qui permettra aux artisans de la région de présenter et d’écouler leurs produits, très appréciés par les touristes qui ne manqueront certainement pas d’affluer en masse dans la pentapole du M’zab. Aussi, pour assurer une animation non-stop tout au long de cette semaine, les organisateurs, avec le concours de la direction de la culture et celle de la jeunesse et des sports de la wilaya des Ghardaïa, ont concocté un riche programme culturel, notamment par l’organisation de tournois de pétanque, de volley-ball, de football et de soirées musicales. Encore une fois, hélas, et chaque fois que la région organise un évènement majeur, le seul point noir, reste le problème récurrent des rachitiques capacités hôtelières de la région.
L’hôtel El-Djanoub, dont une importante partie tombe en ruine depuis des lustres, restent très en deçà de ses capacités malgré tous les efforts entrepris par le directeur pour redorer le blason de ce fleuron, œuvre de Fernand Pouillon, alors que le magnifique et majestueux hôtel les Rostémides demeure tristement clos malgré le scandale des 54 milliards de centimes engloutis pour sa réfection, et la commission d’enquête dépêchée par le ministère de tutelle pour faire la lumière sur les tenants et les aboutissants de cette scabreuse affaire, n’a, comme il fallait s’y attendre, à l’image de toutes les commissions d’enquête dans notre pays, toujours pas révélé ses secrets. C’est, encore une fois, l’occasion de rendre hommage à ces pionniers du tourisme et à cette poignée d’amoureux de cette région qui ont réalisé un véritable havre de paix et de détente avec tout le confort qui sied aux lieux, et ce, dans le plus pur style ibadite, par l’édification de quelques superbes maisons traditionnelles regroupées en résidences et maisons d’hôtes au milieu de la magnifique palmeraie de Beni Izguène, jusqu’à N’tissa, son extrémité.
Très prisées par les touristes, suscitant un réel engouement pour ce type d’hébergement traditionnel, elles sont, depuis que l’actuel exécutif a engagé les travaux de bitumage des 8 km de pistes, qui étaient autrefois un vrai parcours du combattant pour y accéder, devenue aujourd’hui facilement et rapidement joignables. Cette opération de bitumage, attendue depuis des années, par les opérateurs du tourisme de ce lieu paradisiaque, et dont il faut ici saluer l’intervention et l’implication personnelle du wali de Ghardaïa, Azzedine Mechri, pour sa concrétisation effective, permet dorénavant aux touristes d’y accéder facilement. Ce n’est que justice rendue, sur le plan touristique, culturel et écologique, pour cette à cette merveilleuse région, véritable don de Dieu, dont il faut en prendre soin.