Ghardaïa : Plus de 590 000 quintaux de dattes attendus

Ghardaïa : Plus de 590 000 quintaux de dattes attendus

Une récolte de plus de 590 000 quintaux de dattes, toutes variétés confondues, est attendue dans la wilaya de Ghardaïa au titre de la campagne de cueillette de la saison agricole 2017, a-t-on appris dimanche auprès de la Direction des services agricoles (DSA).

Cette production prévisionnelle concerne une récolte de plus de 230 000 q de dattes de variété supérieure Deglet-Nour, avec un rendement moyen de 50 q/ha, de 95 000 q de variété Ghers et de 265 000 q de dattes communes, avec un rendement moyen de 54 q/ha, a indiqué à l’APS le DSA, Mustapha Djekboub.

Cette récolte, en hausse comparativement à l’année précédente, dépend fortement des conditions climatiques qui marqueront les mois de septembre et octobre prochain, notamment pour les dattes à peau molle très fragile telle que Deglet Nour et Ghers, sensibles et vulnérables aux fluctuations climatiques, a-t-il expliqué.

L’augmentation attendue de la production pour la campagne de cueillette, à être lancée mi-septembre courant, est expliquée par l’accroissement du potentiel phoenicicole productif de la wilaya qui est passé de 695 000 palmiers en 2002 à près de 1 300 000 palmiers productifs en 2017, à la faveur de différents programmes de développement agricoles initiés par les pouvoirs publics.

Elle est justifiée aussi par les actions de sensibilisation préventive des phœniciculteurs et propriétaires de palmiers aux enjeux liés à la production de datte de qualité, effectuée depuis mai dernier, en plus du suivi phytosanitaire et du traitement préventif contre les différentes maladies et parasites du palmier et de la datte, a indiqué M. Djekboub.

Pas moins de 301 570 palmiers productifs ont été traités en juin dernier contre le Boufaroua et le Myelois par les services de la station Ghardaia de l’Institut national de protection des végétaux (INPV), en sous-traitant avec les micro-entreprises locales et les agriculteurs.

Considérée comme l’une des plus importantes zones productrices de datte en Algérie avec près de 1,3 million de palmiers couvrant une superficie de 13 000 hectares, dont 1 103 260 palmiers productifs, la wilaya de Ghardaïa compte plusieurs variétés phœnicicoles à valeur commerciale très élevée avec une saveur sucrée et une consistance molle.

La variété Deglet-Nour, datte mielleuse aux reflets mordorés, demeure de loin la variété la plus prisée et compte un effectif de 524 350 palmiers, tandis que les variétés Ghers, Timjouhart et Bent Kballa sont estimées au nombre de 706 560 palmiers, selon les statistiques de la DSA.

Une filière confrontée à moult défis

Malgré ces performances, la filière phœnicicole fait face à un certain nombre de défis, relatifs notamment à la qualité, à la productivité et à la rareté de la main-d’œuvre qualifiée pour l’entretien du palmier et l’opération de cueillette, a fait savoir Khaled Djebrit, responsable de la cellule du plan de développement agricole à la DSA.

De plus, l’absence d’une structure organisationnelle de producteurs de datte dans la wilaya engendre inéluctablement des problèmes pour l’écoulement et la commercialisation de la production phœnicicole à forte valeur sur le marché, a averti M. Djebrit.

La filière de la datte commence à susciter l’intérêt des agriculteurs locaux qui œuvrent à améliorer le rendement et la qualité de la datte afin de la valoriser au mieux et l’exporter vers l’étranger.

Selon des experts locaux en agronomie, il est temps que cette filière bénéficie de plus d’attention dans la région de Ghardaïa où le potentiel phœnicicole est appelé à croître dans les prochaines années, à la faveur de plusieurs facteurs, notamment la création de nouveaux périmètres agricoles sur des terres fertiles au sud de la wilaya, où l’existence de potentialités hydriques souterraines est confortée par la réalisation d’ouvrages de mobilisation et de stockage de ce potentiel hydrique.

Pour cela, ils préconisent le rapprochement des structures universitaires de recherche en agronomie oasienne, l’encadrement et l’incitation des agriculteurs à la réhabilitation de leurs palmeraies et la création d’une organisation professionnelle de la filière phœnicicole à différents niveaux de production.