GHARDAIA – Pas moins de 813 personnes ont été victimes de piqûres du scorpion, dont une est décédée, depuis le début de l’année en cours, dans les différentes localités de la wilaya de Ghardaïa, a appris l’APS auprès de la direction locale de la Santé et de la population (DSP).
Parmi les victimes, un jeune de 22 ans originaire de la commune de Guerrara est décédé après avoir été piqué par un scorpion en juin dernier puis soigné avec des méthodes thérapeutiques traditionnelles malgré la disponibilité d’antidote sérum (anti scorpionique) dans les différentes structures de santé de la wilaya, a-t-on précisé.
L’envenimation par piqûre du scorpion, qui constitue la première cause des cas d’intoxication et d’empoisonnement dans la wilaya de Ghardaïa, endeuille chaque année de nombreuses familles, particulièrement en période estivale, a affirmé Bachir Bahaz, directeur de la santé, appelant les adeptes de la médecine traditionnelle à se méfier des produits de phytothérapie en vente libre utilisés pour lutter contre les piqûres de scorpions.
La commune de Guerrara est l’une des localités les plus touchées par les piqûres de scorpions avec 280 cas, suivie des communes de Ghardaïa (189), El-Menea (100), Bounoura (35), Berriane (61) et Métlili (39), révèlent les statistiques de la DSP de Ghardaïa.
Les piqûres de scorpion et l’inoculation accidentelle de leur venin continuent à être un vrai problème de santé publique dans la région de Ghardaïa, et ce malgré la densification de la couverture sanitaire de proximité répondant aux exigences de cas d’envenimation avec la disponibilité d’antidote (Sérum) dans les différentes localités de la wilaya, a fait savoir M. Bahaz.
Ce fléau est accentué par l’incivisme des citoyens quant à la dégradation de l’environnement, estiment, pour leur part, des praticiens de Ghardaïa qui appellent à lutter contre l’habitat insalubre, illicite et anarchique et contre les déchets ménagers.
Plusieurs recommandations préconisées lors de la rencontre régionale sur la lutte contre l’envenimation scorpionique, organisée en mars dernier à Ghardaïa, se sont articulées autour de la nécessité de campagnes de sensibilisation pour une meilleure prise en charge de l’hygiène du milieu dans les différentes localités du pays et d’une réflexion à la mise en place de plans de lotissement destinés à l’habitation loin des gîtes de scorpions.
La meilleure mesure de lutte contre le scorpion est la prévention adéquate dont le coût est très largement compensé par la sauvegarde de vies humaines et l’économie d’hospitalisation des personnes intoxiquées, ainsi que l’éviction des séquelles parfois très graves qui peuvent s’observer malgré la meilleure des prises en charge, avait-on souligné.
Des campagnes de sensibilisation auprès de la population, la dénonciation des pratiques inciviques de jets d’ordures ménagères dans différents lieux et la formation continue du personnel médical et paramédical ainsi que la mise à disposition de médicaments spécifiques aux intoxications sont autant de mesures prises par la direction de la santé pour réduire ce fléau dans la wilaya, a fait savoir M. Bahaz.
La wilaya de Ghardaïa enregistre annuellement entre 2.000 et 3.000 victimes de piqûres de scorpion.