Le quartier Touzouz, situé au sud-ouest du chef-lieu de Ghardaïa, connaît en ce moment une extension anarchique et incontrôlée, à l’image de ses maisons, pour la plupart inachevées, exhibant un aspect démoralisant par rapport au cadre ambiant, routes et trottoirs inexistants, obscurité la nuit. Immondices, mouches, scorpions, vipères et chiens nocturnes errants forment le décor quotidien du quartier.
Touzouz, ce lotissement qui a été édifié suite aux inondations de 1991, est aussi ce vide déprimant depuis les douloureux évènements.
Les quelque 200 familles qui y habitent ainsi que leurs enfants sont livrés à eux-mêmes, sans la moindre prise en charge quant à un aménagement urbain conséquent !
Le visiteur qui foule le sol de Touzouz est vite frappé par l’isolement qui caractérise ce quartier. Au milieu d’un tas de maisons, pour la plupart inachevées ou en ruine, seuls trois édifices ont été construits depuis : une école de six classes, un dispensaire qui n’a jamais ouvert ses portes ainsi qu’une série de huit locaux commerciaux destinés aux jeunes, construits dans le cadre du programme du président de la République.
Ces derniers n’ont jamais été distribués et se trouvent dans un état lamentable après avoir fait l’objet de destruction et de pillage. Les familles qui habitent le lotissement Touzouz se plaignent « de manquer de tout », ou presque, dans leur cité.
A commencer, selon certains membres de l’association de quartier, par l’éclairage public inexistant dans la majorité des ruelles, l’assainissement en cours de réalisation depuis plus d’une année et loin d’être terminé, mais surtout l’état catastrophique de la route principale ainsi que celui des rues adjacentes qui laisse à désirer.
Nos interlocuteurs soulignent que seule l’existence de l’eau potable, du gaz et de l’électricité à l’intérieur de certaines maisons procure une satisfaction approximative, « la situation de la cité sur tous les autres volets étant des plus déplorables ».
Ainsi, les habitants souffrent énormément de l’état dans lequel se trouve l’artère principale en particulier, où nids-de-poule, grandes crevasses et trous béants constituent le seul décor.
Il en est de même des rues à l’intérieur de la cité, qui n’ont jamais été pourvues de trottoirs et encore moins d’un goudronnage correct, si bien qu’elles sont carrément à « l’état de piste », lance un habitant dépité. L’appellation de « quartier des menkoubine » lui colle ainsi superbement à la peau.
La programmation d’une visite d’une autorité locale est un vain mot dans ce quartier, pourtant facile d’accès. Hormis la manne de quelques paysans qui investissent dans les secteurs porteurs tels que l’agriculture, véritable gagne-pain pour de nombreuses familles, aucune activité digne de ce nom ne peut être citée. Dans tous les domaines de la vie quotidienne, le quartier
« Touzouz souffre donc le martyre : pas d’infrastructures de base, le réseau routier est inexistant, et même si l’eau existe, elle coule par intermittence dans les robinets, et ce même en hiver, pas de poste, pas d’antenne communale, de même pas de transport régulier.
En somme, le tableau est sinistre. Touzouz est donc ce lotissement oublié des autorités. Il occupe toujours une place prépondérante parmi les endroits les plus marginalisés et les plus lésés de la commune de Ghardaïa. Il est l’exemple type d’un quartier qui se cherche désespérément.
Qui a intérêt à marginaliser les citoyens de ce lotissement ? Pourquoi ce manque d’initiative de la part des autorités locales pour améliorer les conditions et le cadre de vie de sa population ? Pourquoi cet état d’abandon et ce sentiment de faillite ?
Pourquoi cette inégalité dans la répartition des budgets de l’Etat à travers les quartiers d’une même commune ? Les autorités locales attacheront-elles une attention bienfaisante à ce pauvre quartier Touzouz en cette nouvelle année 2017 ? Autant de questions auxquelles il est très difficile de trouver des réponses, du moins pour l’instant.