Ghaza : Neuf bateaux contre un blocus

Ghaza : Neuf bateaux contre un blocus

La « Flotte de la Liberté », les neuf bateaux transportant près de 750 militants pacifistes dont des parlementaires, des diplomates, des prix Nobel pour la paix et 10.000 tonnes d’aide humanitaire, tentera aujourd’hui de briser le blocus israélien imposé à Ghaza malgré les mises en garde de l’«Etat voyou» et ses menaces de pirater la «Flotte» et d’interner ses participants dans un camp.

«En conformité avec les directives du gouvernement israélien, la marine de guerre a achevé ses préparatifs pour intercepter la flottille et l’empêcher d’atteindre les rives de Ghaza.

Si les bateaux refusent de rebrousser chemin, ils seront arraisonnés», déclare une porte-parole de l’armée suggérant aux «humanitaires de remettre l’aide humanitaire de façon régulière, par le port d’Ashdod, pour que les Israéliens puissent la faire parvenir à la population de Ghaza après les contrôles de sécurité.

Comme pour montrer que Tsahal ne plaisante pas, des journalistes ont été invités à visiter un centre de détention qu’elle a dressé près du port d’Ashdod, au sud de Tel-Aviv, pour l’incarcération des 750 militants originaires de 60 pays. Précision de Ma’ariv, les Israéliens qui seront à bord seront arrêtés, les Palestiniens interrogés par les services secrets et les ressortissants étrangers expulsés vers leur pays.

«Israël ne devrait pas se faire d’illusions sur le fait que ses menaces ou intimidations vont nous stopper, et même leur violence contre nous ne nous arrêtera pas», affirme Huwaida Arraf, du Mouvement Free Gaza estimant atteindre aujourd’hui Ghaza où le groupe compte rester deux jours.

Entre les deux positions, la gauche israélienne tente de se poser en médiatrice. «Même si Israël arrive à empêcher cette flottille d’atteindre Ghaza, les manifestations de soutien aux Ghazaouis ne s’arrêteront pas.

Le gouvernement israélien devrait plutôt prendre la décision d’ouvrir tout de suite des négociations indirectes avec le Hamas, d’être plus flexible sur l’élargissement des prisonniers palestiniens et de lever le siège de Ghaza», écrit Ha’Aretz. L’ONU qui fait l’impasse sur la résolution du 9 janvier 2009 qui appelle «au libre approvisionnement et à la libre distribution» de l’aide humanitaire, y compris de la nourriture, du carburant et des médicaments » à Ghaza, appelle les deux parties à la retenue.

Comme si les navires de la flottille étaient des bateaux de guerre. A trois reprises, depuis 2008, les tentatives d’envoyer de l’aide directement à l’enclave palestinienne ont échoué.

Djamel B.