C’est sans tapage médiatique que le mouvement El-Islah a décidé de changer de secrétaire général. Djahid Younsi a décidé, lors d’une session extraordinaire du conseil consultatif de son parti, tenue vendredi dernier, de déposer sa démission à la tête de sa formation politique.
Il s’agit de sa troisième tentative de démission, qui fut rapidement acceptée par les membres du majliss choura du mouvement. Bien qu’aucune raison n’ait été donnée par le parti sur ce retrait, on estime, selon des sources médiatiques concordantes, que le SG d’El-Islah connaissait des réticences sur sa politique de la part des membres du conseil consultatif.
L’un des aspects de cette réticence demeure sans aucun doute la démarche du parti dans le Pôle de l’opposition que dirige l’ancien candidat aux présidentielles, Ali Benflis.
Il est évident que ce pôle connaissait quelques problèmes sur le plan politique, contrairement à la Coordination nationale des libertés (CNLTD), notamment depuis que Benflis a décidé de créer son propre parti politique, dont le congrès constitutif aura lieu vers la mi-juin. Younsi Djahid cherchait depuis 2014, en rejoignant ce pôle, la constitution d’un large front politique qui s’oppose à la ligne Bouteflika, tout comme les autres leaders de partis. Or, il semble que ce projet soit tombé à l’eau, et chacun veut faire cavalier seul, aussi bien Benflis que Benbaibèche.
C’est ainsi que le désormais ex-SG d’El Islah fait les frais de cette nouvelle conjoncture politique. Il a appelé les membres de son parti à choisir une autre figure plus jeune, selon des critères démocratiques. Donnant l’exemple d’une alternance démocratique, Younsi a présenté son bilan lors de cette session extraordinaire, avant de laisser sa place au député Ghouini Filali, un ancien cadre et militant du mouvement islamiste. Ce député est une figure connue sur la scène médiatique et politique.