Cinq corps ont été retirés des décombres mais plus de 120 personnes restaient disparues après un glissement de terrain qui a anéanti samedi un village du sud-ouest de la Chine, où les secouristes recherchent toujours des survivants.
Le bourg isolé de Xinmo a été englouti à 05h45 heure locale (21h45 GMT vendredi) après l’effondrement d’un pan de montagne dans la province du Sichuan, ont indiqué les autorités locales.
Les dépouilles de cinq personnes ont été retrouvées, a déclaré à la télévision publique CCTV Wu Xiaobin, un chef local des pompiers, devant un paysage de désolation fait de roches grises.
Un couple et son bébé âgé d’un mois ont été secourus et conduits à l’hôpital, ont indiqué les autorités de la ville proche de Maoxian sur un réseau social. Un autre survivant a été repéré et les opérations pour tenter de le sauver sont toujours en cours.
La télévision montrait des images en direct de très nombreux secouristes et civils vêtus de coupe-vents ou munis de parapluies, debout sur d’énormes rochers, tandis que plusieurs pelleteuses orange et jaune tentaient de dégager des débris.
Plus de 120 personnes sont encore disparues et 62 maisons ont été englouties, selon un bilan des autorités. Un précédent décompte des médias officiels faisait état de 141 disparus et 46 habitations touchées.
Plus de 300 policiers, militaires et pompiers sont actuellement présents sur les lieux, selon l’agence officielle Chine nouvelle. Quelque 500 autres pompiers étaient en route avec une quinzaine de chiens de recherche et des médecins légistes. Des hélicoptères vont également acheminer du matériel médical.
Des tonnes de roches
L’agence a diffusé une vidéo montrant des secouristes tentant de déplacer un rocher à l’aide d’une corde et à la force des bras.
Les recherches s’annonçent compliquées car la pluie devrait continuer à tomber jusqu’à samedi soir, ont indiqué les services météo. Par ailleurs, les débris ont bouché le lit d’une rivière et bloqué près de deux kilomètres de route dans cette zone difficile d’accès, d’après les autorités.
Autre difficulté: les victimes sont ensevelies sous « plusieurs dizaines de tonnes de roches », a estimé à la télévision Chen Tiebo, un capitaine de la police militaire dans la préfecture autonome tibétaine et qiang d’Aba, où s’est déroulé le drame.
Il a estimé que les précipitations des derniers jours dans cette région montagneuse étaient à l’origine du glissement de terrain.
Le président chinois Xi Jinping a appelé à « déployer tous les efforts possibles pour réduire le nombre de morts et de blessés », selon des propos rapportés par CCTV.
Les autorités locales ont publié sur internet un saisissant montage montrant à gauche le village avant le drame, avec ses maisons traditionnelles blanches à flanc de colline, et à droite le même bourg totalement aplati par une coulée de roches sombres.
« C’est le plus gros glissement de terrain qui s’est produit ici depuis le séisme de Wenchuan » il y a neuf ans, a déclaré à la télévision Wang Yongbo, un responsable local des secours.
La zone déjà touchée
Quatrième province la plus peuplée de Chine avec 80 millions d’habitants, le Sichuan, situé en bordure du plateau tibétain, avait été frappé en mai 2008 par un séisme d’ampleur historique. Il avait fait 87.000 morts dans la région de Wenchuan, situé à quelques dizaines de kilomètres du village touché samedi.
« Après ce tremblement de terre, le massif avait été fragilisé. Une faible pluie est capable (dans ces conditions) de provoquer une grande catastrophe géologique », a déclaré à CCTV Tao Jian, le directeur du bureau local de la météorologie.
Les glissements de terrain surviennent régulièrement dans les zones rurales et montagneuses de Chine, en particulier durant les fortes pluies.
Douze personnes avaient perdu la vie en janvier lorsqu’une coulée de boue et de roches avait dévasté un hôtel de la province du Hubei (centre).
En octobre, des glissements de terrain ont tué au moins huit personnes après les intempéries torrentielles ayant accompagné le passage du typhon Megi.
Un énorme éboulement de terre et de boue rougeâtres s’était abattu fin 2015 sur une zone industrielle de la métropole de Shenzhen (sud), frontalière de Hong Kong, faisant officiellement plus de 70 morts et disparus.