Le géant américain de l’internet Google a nié lundi avoir conclu un accord avec le gouvernement israélien visant à surveiller les incitations à la violence via des vidéos postées sur YouTube, contredisant des déclarations de la diplomatie israélienne.
La vice-ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Hotovely, avait annoncé la semaine dernière que Google, le propriétaire de YouTube, avait accepté une procédure conjointe pour surveiller les contenus mis en ligne, notamment les vidéos qui inciteraient à attaquer des Israéliens, après une réunion avec des responsables de Google. Mais un porte-parole du groupe américain a déclaré à l’AFP qu’aucun accord de cette sorte n’avait été conclu.
La rencontre de Mme. Hotovely avec des responsables de Google et de YouTube « n’était qu’une parmi les nombreuses que nous avons avec les dirigeants de différents pays pour expliquer notre politique en terme de contenu controversé, d’alertes et de retrait de contenu », a-t-il précisé.
« Le ministère israélien des Affaires étrangères a corrigé son annonce d’origine qui mentionnait par erreur qu’il y avait eu un accord avec Google pour établir une procédure permettant de surveiller les contenus mis en ligne », a-t-il ajouté.
Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, a confirmé que le communiqué avait été changé tout en ajoutant qu’ »Israël était très reconnaissant de ses bonnes relations avec Google. »
« Notre objectif commun est de faire disparaître des réseaux sociaux les dangereuses incitations à la violence. Nous avons une confiance totale dans les équipes de Google s’occupant de cette question », a-t-il dit.
L’état hébreu a été touché par une vague d’attaques palestiniennes, la plupart au couteau, qui ont causé la mort de 17 Israéliens.
De nombreux affrontements ont également eu lieu ces dernières semaines entre de jeunes Palestiniens lassés de l’occupation par Israël de leurs territoires depuis 1967 et des soldats israéliens.
Au total, les violences ont fait 101 morts du côté palestinien, dont un Arabe israélien. Plus de la moitié d’entre eux ont été tués en menant, ou tentant de mener, des attaques.
Le gouvernement israélien a à plusieurs reprises dénoncé le rôle incitateur de vidéos et autres messages mis en ligne à la gloire des attaquants.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a demandé à Google, Facebook et Twitter de faire davantage d’efforts pour surveiller et faire disparaître ce genre de contenu.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a aussi annoncé la création d’un nouveau bureau, qui devrait être opérationnel au début 2016, pour surveiller en temps réel les contenus jugés provocateurs.
Le mois dernier, une ONG israélienne a lancé des poursuites contre Facebook qu’elle accuse de ne pas avoir mis hors ligne des pages appelant au meurtre des Juifs.(Afp)