Google s’attaque aux publicités envahissantes sur mobile

Google s’attaque aux publicités envahissantes sur mobile

XVM067da55e-69e0-11e6-96e4-b1969d344c3d.jpgL’entreprise américaine va modifier son algorithme de recherche pour pénaliser les sites qui affichent des publicités pop-up sur smartphone et tablette.

Les pop-ups se cachent pour mourir. Google a annoncé qu’il pénaliserait les sites mobile utilisant des publicités dites «interstitielles» à partir de janvier 2017. Ce type de réclame s’affiche en plein écran lorsque l’on visite un site, ou comme transition entre deux pages. Il faut généralement appuyer sur une croix pour la faire disparaître. Google Chrome, comme nombre de navigateurs, empêche déjà depuis plusieurs années l’affichage des pop-ups sur ordinateur.

«Les pages qui affichent des publicités interstitielles offrent une expérience de moins bonne qualité aux utilisateurs que les pages qui affichent directement le contenu», explique Google sur un post de blog. «Cela peut être un problème pour les appareils aux écrans trop petits.» Le géant du Web précise le type de publicités qui seront sanctionnées: celles qui couvrent le contenu «immédiatement après avoir cliqué sur le lien, ou pendant la lecture», celles que l’on doit forcément fermer pour accéder au contenu, ou qui apparaissent en transparence au-dessus du texte. D’autres pop-ups seront toujours autorisées, comme les vérifications de l’âge avant d’entrer sur un site ou des publicités suffisamment petites, comme une bannière. Les sites mobile affichant des réclames considérées comme intrusives seront sanctionnés, c’est-à-dire qu’ils seront placés plus bas dans les résultats de recherche du moteur américain.

«Ce nouveau critère fait partie d’une centaines d’autres utilisés pour notre référencement», précise néanmoins Google. «La cohérence du contenu avec la demande de l’utilisateur reste le signal le plus fort.»

Pression sur le mobile

Google veille jalousement sur les secrets de l’algorithme qui régit l’ordre de ses résultats de recherche. Plusieurs règles de «bonne conduite» sont néanmoins connues des éditeurs de site: plus ils les respectent, plus ils ont de chances de voir leur site bien référencé. Par exemple, Google privilégie les sites disposant d’une version adaptée aux mobiles, dans ses résultats de recherche qui s’affichent sur smartphone et tablette. Les éditeurs de site sont très dépendants de Google peuvent difficilement se permettre de ne pas respecter ses règles. En 2015, le site Le Bon Coin avait perdu plus de 34% de visibilité sur les résultats de recherche après une modification des critères de référencement. Or, ce positionnement est crucial: le premier résultat récupère en moyenne plus du tiers des visiteurs, d’après une étude du site Optify. Au-delà de la première page, ce taux tombe en dessous de 3%.

La pression sur le mobile est d’autant plus forte que les éditeurs doivent déjà affronter la popularité grandissante des adblockers, ces logiciels capables d’effacer les messages publicitaires en ligne. Google envisagerait lui-même de proposer un bloqueur de publicités sur son navigateur Chrome, afin de supprimer les réclames les plus invasives. Une manière aussi pour Google d’inciter les éditeurs à recourir à ses propres formats publicitaires, comme les liens sponsorisés, considérés comme plus respectueux.

Le mobile représente aujourd’hui plus de 60% du trafic de Google. Le moteur de recherche mise donc gros sur les petits écrans, afin d’y proposer la meilleure expérience possible, et donc de garder les internautes dans son giron. Depuis le début de l’année, il s’est associé à plusieurs médias pour son projet AMP («Accelerated Mobile Pages»), leur permettant d’afficher leurs articles en quelques secondes sur mobile. Cette réduction du temps de chargement (une page AMP se charge quatre fois plus rapidement qu’une page classique) a néanmoins un coût: les éditeurs ne peuvent pas y proposer les publicités qu’ils souhaitent. Impossible, justement, d’y afficher une publicité interstitielle ou de cibler l’internautes pour lui proposer une réclame adaptée à son profil. D’abord réservées aux sites d’information, les pages AMP vont être progressivement proposées à d’autres types de plateformes dans les prochains mois. Étendant un peu plus l’influence de Google sur le Web mobile.