Le groupe El Dey a chanté ses succès repris en choeur par une foule de plus en plus nombreuse, menée par des voix pures…
Une pléiade d’artistes algériens a animé mercredi soir à Alger, un mégaconcert de musique organisé dans le cadre du programme «Djazairama», en clôture du périple de la caravane artistique «fêtons algérien».
Inaugurée le 12 juillet dernier, la caravane artistique «fêtons algérien, carrefour de la créativité», organisée par l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (Onda), a élu domicile, du 12 au 19 août, à l’esplanade de l’Office Riadh El Feth (Oref), sous l’intitulé «Djazairama», qui marque la clôture de ce grand évènement national, après avoir mis en valeur la diversité du «panorama musical algérien» dans une quarantaine de wilayas.
En présence de Idir, invité d’honneur de la soirée et du directeur général de l’Onda, Samy Bencheikh El Hocine, les chanteurs, Amine Chibane et Ali Amrane, ainsi que les groupes El Dey et Gaâda diwan Béchar ont livré, durant plus de trois heures de temps, des prestations pleines, embarquant dans une randonnée onirique, avec leurs voix présentes et étoffées le public nombreux, composé essentiellement de familles.
Très applaudi par l’assistance, Amine Chibane a aligné une dizaine de pièces dont «Mademoiselle Algérie» (inédite), «Zefzafi», une reprise de Mohamed El Kamel (1919-1956), en hommage aux artistes du music-hall des années 1930, «A la mouriska» (fusion chaâbi-tzigane-Raga), «Ghram el guellil», «Id kounta aâchiq» et «Bella Ciao»(chanson populaire italienne).
Qualifiant ses recherches dans l’univers des mots de «Sociologie linguistique», Amine Chibane, artiste intelligent et créatif aimant les néologismes et les belles tournures de phrases, définit son style de musique de «Music-Houl»(musique euphorique) et son choix d’orchestration de fusion «Ma touche», s’appropriant ainsi l’universalité du genre music-hall et des fusions manouche. Amine Chibane a annoncé «la sortie en automne prochain» du clip de la chanson «Mademoiselle Algérie» et de son nouvel opus, au titre éponyme, souhaitant se voir «davantage sollicité» par les organisateurs de concerts et de tournées.
Le groupe El Dey et ses instrumentistes d’exception, dont Najib Gammoura à la basse, Hassen Khoualek à la batterie, Youcef Grim à la percussion, Mahdi Djama au saxophone et Mourad Hannache au piano, ont pris le relais, étalant leurs succès repris en choeur par une foule de plus en plus nombreuse, menée par les voix pures des chanteurs, Sami Boukhechba, Samir Merabet et Ahmed Dalel Abraz. Le public a notamment apprécié entre autres pièces, «Bnet el Bahdja», «Kahlet el âïn», «Ana Djazaïri», «El Bahdja» et l’incontournable «Maria», révélation du groupe, dont le clip d’une nouvelle chanson au titre de «Leila», est d’ores et déjà visible sur les réseaux sociaux, avant la sortie, selon Samir Merabet, d’un nouvel opus, prévu pour le premier trimestre 2019.
Plus enraciné dans le patrimoine, l’ensemble Gaâda diwan Béchar a fait son entrée, dirigé par le doyen du groupe Abdelâli Laoufi au chant avec Maâlem Mejber et Mohamed Dilmi, soutenus par des musiciens de qualité, à l’instar de Mamoun battant avec aisance les cadences binaires et ternaires, sur des conceptions mélodiques aux gammes pentatoniques caractérisant les régions du Sud. Les pièces, «Gourara», «Rabbi h’sibek»,»Sobhan Allah», «El guemna» (l’éloquence), «Baba Hammouda», «Amine, amine», «Ya ech’Chafi, ya Aâfi», «Benbouziane» et «Slat aâl En’Nabi», figurent parmi le programme présenté par le groupe béchari, tiré de ses trois albums, «Gaâda diwan Béchar» (1999), «Ziara» (2003) et «Ma h’low» (2011). Souhaitant d’abord la bienvenue à Idir et à tout le public, Ali Amrane a ensuite excellé dans une prestation aux sonorités alliant les rythmes kabyles au rock, déployée à travers une dizaine de pièces tirées de ses quatre albums, «Amsebrid» (2001), «Xali Slimane» (2005), «Akki id amur» (2009) et «Tizi n leryah» (2013), ainsi que de «Tabalizt» (2016), une compilation encore inédite en Algérie.
Doté d’une voix singulière au timbre rauque et à la tessiture large, le chanteur a rendu dans un élan empreint de maturité artistique et de professionnalisme, entre autres chansons, «Ssfina», «Noir et blanc», «Anef as i tuzyint», «Tilufa», «Akki id amur» et «Tabalizt». Couronnée par les soirées «Djazairama», marquées par une organisation réglée au diapason, dirigée pour l’Onda par le jeune Mahdi Mehennaoui, la caravane artistique «fêtons algérien», aura mobilisé, selon les responsables, quelque «3100 artistes» à l’échelle nationale, têtes d’affiches et musiciens confondus.