Après les nombreux sites historiques et archéologiques qui jouissent, ces dernières années, d’un intérêt particulier de la part des responsables de la wilaya, c’est au tour d’une autre infrastructure aussi chargée d’histoire de subir une opération de restauration.
Il s’agit du fameux Grand Hôtel d’Oran, un palace situé sur la place du Maghreb (ex-La Bastille), qui abrite également la mythique Grande-Poste. Cet hôtel, un des joyaux d’El Bahia hérités de l’ère coloniale, connaîtra une seconde jeunesse selon, le directeur local du tourisme et de l’artisanat. « Les négociations pour la récupération du Grand Hôtel d’Oran ont abouti au profit de l’EGT Ouest. Il est prévu prochainement le lancement de l’opération de réhabilitation de cette belle infrastructure hôtelière, située au centre-ville d’Oran », a annoncé Benamar Belabbès. Cette initiative va rendre à ce chef-d’œuvre son lustre d’antan.
«Une action locale a été initiée récemment par la tutelle pour retenir le bureau d’études devant intervenir incessamment pour le lancement des travaux de remise en l’état de cet hôtel, fermé depuis des années », révèle le même responsable. Il s’est réjoui de la réaction des responsables qui ont affiché leur volonté de mener cette opération de réhabilitation qui redonnera incontestablement vie à cet établissement hôtelier, imposant édifice situé au cœur de la ville d’Oran. La réhabilitation de cet établissement devrait booster le tourisme local, à l’instar des hôtels qui font la fierté de la ville.
Un patrimoine de l’EGTO
Cette action de renforcement du parc hôtelier urbain d’Oran a été décidée, après l’aval des services du CTC, qui ont donné le feu vert pour le confortement de sa structure. L’hôtel, relevant du patrimoine de l’Entreprise de gestion touristique (EGT) Ouest, est fermé depuis 2010, après une opération de cession qui s’est soldée par un échec.
La rénovation de cet établissement hôtelier, véritable bijou architectural, avec ses 53 chambres, est une opération de conservation intégrée du patrimoine de la ville d’Oran. La wilaya d’Oran dispose d’un parc hôtelier en exploitation d’une centaine d’unités, assurant une capacité totale d’accueil de 15 041 lits, et créant un nombre de 3 419 postes d’emplois directs. Le tableau des investissements hôteliers fait état de 132 projets en cours de réalisation pour une capacité totale de 21 028 lits, avec en vue la création de 8 015 emplois directs, a indiqué M. Belabbès. Soulignant que le taux d’avancement des projets varie entre 5 et 9%.
« Après l’exploitation de deux nouveaux hôtels, en 2016, il est attendu la réception prochaine de tris ou quatre établissements hôteliers », a-t-on indiqué de même source. La wilaya s’apprête à accueillir, en 2021, les jeux Méditerranéens ; ce qui lui confèrera une dimension régionale non négligeable. Selon le directeur chargé du secteur, le parc hôtelier de la wilaya est constitué de 16 établissements totalisant 15 000 lits.
Il est prévu la réception, au courant de l’année 2017, de huit hôtels, classés de 2 à 4 étoiles, d’une capacité totale de 680 lits, outre l’Ecole supérieure du tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration d’Oran, relevant de la Société d’investissement hôtelier (SIH), dont la livraison est prévue avant la fin de l’année.
Le Grand Hôtel d’Oran ne sera pas le premier joyau à être touché par une opération de réhabilitation. Avant lui, l’Hôtel de ville, la Grande-Poste et des centaines d’immeubles du centre-ville ont subi un coup de lifting, mais certains projets phares traînent après l’attribution de leurs marchés à des investisseurs qui n’ont pas pu tirer leur épingle du jeu. Ces derniers ont fini par jeter l’éponge, avant que l’Etat ne récupère les chantiers en relançant les travaux. Les Oranais appréhendent un même scénario au Grand Hôtel, dont la construction a été achevée en 1920, après une trentaine d’années de travaux. Cet établissement hôtelier luxueux de cinq étages était classé dans la catégorie 3 étoiles, avec 220 lits (88 chambres 8 suites), et un restaurant. Durant ses années de gloire, il a connu de nombreuses escales de célébrités, notamment le célèbre boxeur français Marcel Cerdan.
En 2007, l’hôtel a été cédé officiellement à un investisseur privé algérien qui n’a pas pu en redorer le blason et effacer les rides et le délabrement avancé. L’idée de la cession étant abandonnée, place désormais au choix de l’entreprise qui se chargera de redonner de l’éclat à cet édifice, qui a failli sombrer dans l’oubli et s’effriter peu à peu.
L’espoir renaît pour les dizaines de travailleurs
En 2010, l’acquéreur du Grand hôtel a décidé de se désister de l’établissement, après avoir refusé de s’acquitter du montant de l’assiette, exigé par les services des domaines, jugé exorbitant. Une situation qui a depuis pénalisé les travailleurs qui ont souvent affiché leur inquiétude vis-à-vis de la situation floue que traversait l’hôtel.
Les déboires ont commencé par une valse de licenciements qui a touché plusieurs employés, alors que les autres sont restés à la merci de la démarche entreprise par l’Etat, qui a décidé, à leur grand bonheur, de récupérer la structure hôtelière. Et c’est ce qui vient d’être officialisé. L’espoir renaît donc pour ceux qui ont résisté à cette période délicate qui failli effacer cet emblématique hôtel de l’histoire de la ville.
L’opération de restauration, qui sera lancé incessamment, sera l’occasion de créer des dizaines de postes d’emploi pour les jeunes, surtout ceux ayant déjà été formés et atteints une certaine expérience depuis le lancement de la vaste opération de réhabilitation des immeubles et infrastructures anciennes de la ville. Une fois les travaux finis, la remise en service du Grand Hôtel permettra aux professionnels dans le domaine et les diplômés de la nouvelle école de tourisme, qui sera réceptionnée dans les prochains mois, de trouver dans cet établissement un espace et une opportunité de travail dans un cadre luxueux à l’instar de l’hôtel Royal.
Un véritable plus pour la destination Oran
Le Grand Hôtel, à l’abandon, restera fermé durant plus de quinze ans. Cette infrastructure hôtelière au passé historique, inaugurée en 1920, comptait à l’époque 88 chambres et 8 suites réparties sur 5 étages, avec une façade à l’architecture remarquable. Les jeunes Oranais ne connaissent même pas ce lieu pourtant mythique.
Il y a cinq ans à peine, à l’heure où le discours officiel galvaudé était ancré sur le progrès et la modernité de la métropole, le Grand hôtel tombait en ruine et était squatté par des SDF et des marginaux, qui occupaient même son hall d’entrée au vu et au su de tous, avant que l’heureuse annonce ne soit faite par le directeur de wilaya du tourisme. Un choix judicieux, qui en a réjoui plus d’un, car Oran figure parmi les destinations les plus prisées, avec chaque année des millions d’estivants qui jettent leur dévolu sur le littoral et les sites touristique de la ville. D’où l’importance de veiller sur les structures d’accueil qui sont un maillon indispensable dans ce secteur. Dans ce cadre, Oran offre
40 000 lits pour l’accueil des visiteurs du pays et de l’étranger, El Bahia sera une ville du tourisme d’affaires en accueillant des responsables, des experts et des professionnels du tourisme des pays ayant une renommée dans ce domaine.
La SIH pour une meilleure qualité de service
Par ailleurs, l’Ecole supérieure d’hôtellerie et de tourisme à Oran, relevant de la Société d’investissement hôtelier (SIH), en cours de réalisation à côté de l’hôtel Le Méridien, sera un véritable plus pour le secteur, puisqu’elle formera le personnel des hôtels, pour une meilleure prestation de services. Cette école, la deuxième de cette société publique après celle d’Aïn Benian (Alger), disposera de 160 places pédagogiques et autres structures. L’Etat a pris toutes les mesures pour la réussite des démarches visant à booster le tourisme local, à tous les niveaux pour conforter l’économie nationale.
Le secteur du tourisme à Oran a connu un bond qualitatif où l’investissement dans ce domaine s’est renforcé par plus d’une centaine de projets. Selon la direction de tutelle, 12 établissements hôteliers de différents niveaux de classification seront mis en exploitation avant la fin de l’année. Ces hôtels, situés dans les communes d’Arzew, Mers El-Hadjadj et Gdyel, totalisent plus de 8 000 lits. Ces lits s’ajoutent à plus de 13 000 disponibles au niveau du parc hôtelier d’Oran, qui compte actuellement 167 hôtels exploités, a souligné le responsable. Rappelant l’entrée en service, durant le premier semestre de l’année en cours, de quatre hôtels de classe de 1 à 4 étoiles implantés dans les daïras d’Oran, Bir El Djir et Aïn Turck. Dans le même cadre, plus de 140 projets hôteliers sont en cours de réalisation à Oran avec des taux d’avancement variant entre 5 et 95%.