Les loueurs ne semblent pas être inquiétés outre mesure, et leurs tables et parasols sont toujours plantés dans le sable.
Au lendemain de la déclaration du directeur du tourisme de la wilaya d’Alger sur la gratuité des services fournis sur les plages de la capitale, une simple virée à ces dernières dément ses propos. Les équipements sont toujours payants sur les plages des communes de Aïn Taya et de Réghaïa. Le prix du parking a même augmenté. Le ticket d’entrée est fixé aujourd’hui à 150 DA, alors qu’il était de
100 DA au début de la saison.
50% d’augmentation… sachant que la région n’est pas ou peu desservie par les transports publics, les estivants viennent quasi exclusivement en voiture. La route séparant Surcouf des plages de Kadous et de Tarfaya semble interminable pour ceux qui l’empruntent à pied. Les loueurs ne semblent pas inquiétés outre mesure, et leurs tables et parasols sont toujours plantés dans le sable. Ils semblent avoir enfoncé des racines solides, impossibles à déterrer. La direction du tourisme de la wilaya d’Alger, outre l’extrême difficulté rencontrée pour la joindre, n’a fourni que des réponses évasives et plutôt éloignées de la réalité. Cette même direction a prétendu que la totalité des plages à haute affluence, c’est-à-dire 66 plages, étaient équipées et gratuites. Force est de constater que ces dires relèvent du fantasme. Selon elle, les seules plages à ne pas jouir des équipements de la wilaya sont les petites criques peu fréquentées. L’explication donnée quant à la présence des squatteurs des plages qui imposent leur diktat, est la «mentalité des quartiers». Chaque quartier aurait une mentalité différente. L’interlocuteur a prétendu que des sorties d’inspection ont été organisées, et le seront encore durant toute la saison estivale, sans toutefois pouvoir fournir de statistiques quant à celles qui ont déjà été effectuées. Concernant les sorties d’inspection à venir, le calendrier est déjà bien avancé et la moitié de l’été se sera bientôt écoulée. Les plages seront-elles semi-gratuites? puisqu’elles ne le seront que durant la moitié de l’été. Encore faut-il que l’inspection soit effectuée et qu’elle porte ses fruits? Dans l’éventualité de fraudes constatées, les services de la direction du tourisme établiront un procès-verbal qu’ils transmettront à la tutelle, c’est-à-dire à la wilaya. Ces derniers le transmettront à leur tour aux services concernés par les fraudes constatées. Il reste à savoir à qui ces services le transmettront par la suite. La personne contactée a également indiqué que les parkings aux abords des plages sont gérés par une Epic, et que cette dernière est seule compétente dans la fixation des prix, qui restent quand même étudiés. Ce qui sous-entend qu’il n’y a aucune coordination entre les différents services. Il devrait y en avoir pourtant dans ce cas. Les revenus générés par ces activités clandestines sont considérables. 150 DA pour le parking, 700 DA pour le parasol, 800 DA pour la table et les chaises. Même si les plages ne sont pas gratuites, ces sommes devraient bénéficier aux collectivités locales, sommes qui pourraient servir au nettoyage des plages ainsi qu’à leur sécurisation. Le «slogan» de la saison estivale, c’est-à-dire la gratuité, reste un long combat à mener. La propreté et la sécurité viendront peut-être ensuite. Voilà une trinité sur laquelle on devrait jurer. Gratuité, sécurité, propreté. Trois mots à habiller de sainteté. Trois mots pour un bel été.
Par