Revendiqués par les accompagnateurs des malades atteints par le cancer qui sont admis au Centre Émir Abdelkader, sis à El Hassi, Oran, et promise par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière lors de sa visite effectuée sur place samedi dernier, une commission d’enquête ministérielle a été diligentée, hier, pour enquêter sur la gestion de cet établissement hospitalier, et faire ainsi, la lumière sur les dysfonctionnements signalés et qui, selon les requêtes adressées, «perturbaient gravement le fonctionnement du Centre précité».
La commission se chargera également «de faire un rapport sur la base duquel des mesures seront prises», comme promis par le ministre de la Santé. Pour rappel, le ministre de la Santé a déclaré samedi dernier, en marge de sa visite des lieux à la presse que «dès demain, (hier) on procédera à l’envoi d’une commission qui inspectera tous les services de cet établissement et enquêtera sur les défaillances signalées. Au terme de cette enquête, nous prendrons des mesures à l’encontre des personnes qui sont responsables de ces situations».
La visite du ministre de la santé était très attendue par, d’abord, les parents enfants atteints par le cancer qui sont admis au Centre Émir Abdelkader à El Hassi, qui se sont rassemblés pour protester «contre les conditions de traitement de leurs enfants et le manque de médicament».
Et par aussi, les agents paramédicaux qui se sont regroupés pour revendiquer l’amélioration des conditions de travail, faisant savoir que «certaines tâches» qu’ils accomplissent «ne leur incombent pas comme celles de préparation des doses de traitement par chimiothérapie qui est du ressort de préparateurs pharmaceutiques».
Le ministre de la santé, qui a rencontré des représentants des agents paramédicaux et des parents d’enfants malades en présence des responsables du secteur de la santé et du CAC, a exprimé qu’«il comprend leurs revendications» et s’est dit «engagé à les satisfaire».
En attendant le rapport de la commission qui s’est dépêchée sur les lieux, il y a lieu de noter que le ministre de la Santé avait, durant sa visite, entamé une série de discussions avec les différents cadres de cet établissement afin d’écouter leurs préoccupations et s’enquérir des difficultés qu’ils rencontrent, et durant laquelle «les paramédicaux ont accepté de continuer à préparer le médicament servant aux soins des enfants cancéreux», comme l’a affirmé le ministre lui-même à la presse, avant de poursuivre et d’expliquer que «même si cette tâche n’entre pas dans leurs compétences».
Il en ressort également de la déclaration, faite par le ministre de la Santé, que la mauvaise gestion du Centre l’Émir Abdelkader à El Hassi n’est que temporaire. Car, il poursuit et précise qu’«il a donné des instructions fermes au directeur de la santé de la wilaya d’Oran afin qu’il procède dès cette semaine, à l’envoi de pharmaciens, de médecins spécialistes en oncologie, sachant que l’établissement n’en dispose pas, pour prendre en charge la préparation des médicaments de la chimiothérapie et assurer le suivi du malade». Par ailleurs, il y a lieu de noter que selon l’Agence presse nationale «le Centre anti-Cancer enregistre une coupure d’eau depuis plus de dixjours».
Dans ce contexte, il faut le noter, les manquements et défaillances enregistrées au niveau des centres anti-cancer sont flagrant et ils n’en finissent pas.
Puisque, à rappeler que selon le président de la société d’oncologie médicale, le professeur Kamel Bouzid, qui s’exprimait la semaine dernière sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale, la question de la maintenance du matériel est déjà posée avec acuité dans au moins 20 centres anti-cancer opérationnelles à travers le territoire national.
Une bombe à retardement, dont les victimes sont, hélas, des personnes déjà fragilisés par le cancer et les séances de traitement par chimiothérapie. Et le manque d’équipements de radiothérapie, par exemple, perturbera et éloignera davantage les rendez-vous pour les séances de radiothérapies, qui atteignent parfois ou dépassent déjà les trois mois!
Mohamed Amrouni