Suite au récent mouvement de la marée sur la côte méditerranéenne, des roches portant d’étranges « gravures phéniciennes » sont apparues dans une plage de Jijel, sur le site archéologique de Boussadoun plus précisément. Suite au débat tumultueux que les photos de ces curieux dessins ont suscité entre les internautes, la direction de la Culture de la wilaya a publié une mise au point dans laquelle elle lève le voile sur le mystère…
Ce n’est pas la première fois que des découvertes archéologiques font la une des actualités dans le pays. Les dernières trouvailles au Tassili, les ruines romaines de Batna et de Tipaza, et même les récentes découvertes archéologiques à Chlef ont fait bouger le domaine historique algérien dernièrement. Néanmoins, il s’agirait de fake news cette fois-ci. La direction de la Culture et des Arts de la wilaya s’est exprimée publiquement pour révéler la véritable origine des gravures.
Le retrait de la mer à Jijel dévoile des « vestiges archéologiques »
Alors que certaines s’inquiètent d’un possible tremblement de terre à Jijel, d’autres ont profité du retrait des eaux de la baie de Boussadoun pour s’intéresser aux vestiges archéologiques de la région.
C’est ainsi que Facebook a été témoin ces derniers jours d’un flux de clichés montrant des peintures, des gravures et des inscriptions s’apparentant à celles de l’époque phénicienne. Le mouvement des eaux a ainsi révélé des dessins d’animaux marins (dauphins, poissons…), des caricatures d’animaux terrestres, mais aussi de lunes et de symboles divers, ce qui a laissé penser l’avis général qu’il s’agissait d’art rupestre.
La Direction de la Culture réfute le caractère archéologique des gravures de Boussadoun
La DCAJ a publié un communiqué venu démentir l’authenticité des gravures et réfuter leur quelconque intérêt archéologique. Le site de Boussadoun, classé patrimoine culturel national, a déjà fait l’objet de fouilles et d’investigation archéologiques par le passé, indique l’organisme.
Des spécialistes locaux et étrangers ont étudié le terrain, ne faisant, à aucun moment, allusion auxdites gravures dans leurs rapports. Le manque d’intérêt des archéologues pour les dessins est une preuve, d’après la DCAJ, que ceux-ci ne relèvent pas d’une époque lointaine, mais bien de l’ère actuelle. L’institution ajoute avoir confirmé l’absence de valeur historique des inscriptions par le biais d’examens récents.
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La DCAJ révèle l’identité de l’auteur des gravures
Mais alors qui est à l’origine de ces gravures ? La DCAJ affirme qu’un artiste Jijelien résidant désormais au Canada, un dénommé Nourredine Aissaoui, est l’auteur des gravures. Les dessins sont datés de 1988, époque où Aissaoui était encore en Algérie.
Pour conclure, la DCAJ appelle à la préservation des sites archéologiques de la wilaya, en dénonçant les actes de vandalisme et en s’abstenant de détériorer le patrimoine culturel archéologique algérien.
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