Athènes – L’ancien ministre et ténor socialiste grec Akis Tsohatzopoulos a été jugé coupable lundi de blanchiment d’argent dans le cadre de contrats d’armements au terme d’un procès à Athènes devenu emblématique des malversations attribuées à la classe politique du pays, a-t-on appris de source judiciaire.
La peine infligée à ce septuagénaire, qui fut une figure de la vie publique grecque des trente dernières années, reste encore à prononcer par la cour.
Premier homme politique jugé depuis plusieurs années pour détournement de fonds, M. Tsohatzopoulos est devenu pour l’opinion publique le symbole de la corruption d’une classe politique tenue pour responsable de la crise dans laquelle le pays est plongé depuis 2010.
Lors d’un réquisitoire implacable prononcé en septembre, le procureur Georgia Adilini l’avait accusé d’avoir blanchi plus de six millions d’euros provenant de pots-de-vin lors de l’achat de blindés, de quatre sous-marins et de missiles antiaériens russes TOR-M1.
«Les pots-de-vin ont été si nombreux qu’il ne pouvait même pas en calculer le montant», avait-elle notamment expliqué citant des sommes transférées via «des sacs, des valises, des chèques, des comptes en banque, des entreprises».
Outre M. Tsohatzopoulos, 16 autres personnes, dont son épouse, son ex-épouse allemande et sa fille, ont été condamnées pour complicité. Deux autres accusés ont été acquittés.
M. Tsohatzopoulos a été arrêté il y a un an et placé en détention provisoire dans la prison de haute sécurité de Korydallos, dans la banlieue ouest d’Athènes. Le procès s’est ouvert en mars.