Grève des cheminots aujourd’hui : Les trains restent à quai

Grève des cheminots aujourd’hui : Les trains restent à quai

A partir de ce matin, plus aucun train ou presque ne devrait quitter sa station. Les cheminots ont décidé à l’issue d’une réunion syndicale tenue hier d’observer à partir d’aujourd’hui une grève illimitée qui paralysera tous les services de la SNTF.

Que ce soit la traction, les dépôts, l’exploitation, les ateliers ou la main tenance, tous les services de la SNTF devraient être aujourd’hui à l’arrêt. C’est M.Rais, un des responsables syndicats au niveau de cette entreprise qui nous l’a confirmé hier matin dans un entretien téléphonique.



D’après lui, ce mouvement de contestation fait suite à la marche arrière observée récemment par sa direction concernant la revalorisation des salaires des employés. Revalorisation pourtant promises quelques semaines auparavant et dont notre journal avait fait écho.

En effet, une trentaine de jours a peine après un premier débrayage observé par les travailleurs de la SNTF, et a l’issu duquel des promesses avaient été avancées par la direction, rien n’a été fait dans ce sens.

M.Rais et ses collègues, qui disent ils, n’ont jamais bénéficié d’une quelconques hausse (le salaire moyen a la SNTF varierait entre 32 à 35 milles dinars sans compter la pénibilité du travail), ont en conclu, qu’en encore une fois, cette revalorisation a été remise aux calendes grecques, d’où la reprise de la contestation au sein de la corporation.

Paradoxalement, ce mouvement vient au moment ou des directives claires ont été données par le président de la république, concernant l’augmentation des salaires dans le secteur du transport.

« Air Algérie, CNAN,etc… et toutes les entreprises de transports vont bénéficier d’augmentations de salaires, sauf nous » a expliqué M.Rais. « Nous ne comprenons pas pourquoi. Sommes nous pas des Algériens ? » S’est il interrogé. Pour revenir au mouvement, cette corporation de travailleurs du Rail, qui connaît malgré les apparences quelques dissidences, semble tout de même déterminée à aller jusqu’au bout.

D’ailleurs, hier les prémices d’un mouvement de contestation sur fond de tension était déjà perceptible dans les gares d’après quelques usagés. Certains se tiraient déjà les cheveux, rien qu’en y pensant :

« On dirait que c’est le branlebas de combat. J’ai vite compris qu’il y a de l’électricité dans l’air » a préconisé un passager embarrassé.

La galère des passagers

Hier, au moment où nous tentions de rencontrer les principaux acteurs du mouvement qui se préparait, certains passagers visionnaires n’ont pas hésité à venir à notre rencontre pour nous exprimer leur embarras. « Il y a une grève qui se prépare ? Comment vais-je faire demain ?! »

S’inquiétaient plusieurs d’entre eux. Face à cette crise qui pointe le bout de son nez, les usagers se débrouilleront seuls, et ils le savent. Pour les plus ordonnés de ces victimes, l’heure était à l’organisation, ou la réorganisation. Plans de transports revus et corrigés, rendez-vous décalés ou annulés, horaires de travails aménagés.

« La journée sera longue » s’écria un usagé blasé. Pour les autres, le système fera son grand retour. Enfin comme un malheur ne vient jamais seul, rappelons à toute fin utile, que les précédentes grèves du train ont toutes engendré un embouteillage monstre sur les routes de la capitale. Les usagers du train se ruant automatiquement sur les transports routiers. Il va y avoir du sport…

Habib Raouf