La situation se corse dans le cycle primaire de l’Education nationale, dont les établissements ont connu, hier, une nouvelle journée de grève des enseignants sur fond de durcissement du ton du collectif des grévistes qui brandit plus que jamais la menace de boycotter les examens du premier trimestre.
Au niveau de la coordination nationale des enseignants du primaire, c’est un « ultimatum » de 4 jours qui a été accordé à la tutelle pour apporter une réponse aux revendications formulées. Sans quoi, c’est la mise à exécution de la menace de boycotter les examens. La même coordination semble, cependant, « agacée » par le silence de la tutelle à l’exception de la réunion tenue la semaine passée mais qui n’a débouché sur aucune solution. Et l’idée de tentatives de médiation, qu’auraient menées d’autres organisations syndicales du secteur, est « infondée », selon des acteurs du secteur de l’éducation. « Aucune médiation n’a été entamée ou envisagée entre la tutelle et les enseignants grévistes », répond un animateur syndical. Sur le terrain, c’est toujours les mêmes craintes chez les parents d’élèves après le déclenchement de cette grève cyclique depuis maintenant huit semaines à raison de trois jours par semaine, les lundi, mardi et mercredi. Ces craintes se sont
accentuées hier après que la coordination des enseignants du primaire a affirmé, dans un communiqué rendu public, qu’elle « boycottera les examens du premier trimestre» qui doivent avoir lieu à partir du 1er décembre. La coordination, qui a également souligné qu’elle continuera sa contestation cyclique, revendique notamment l’alignement de la classification des enseignants du cycle primaire avec leurs collègues des autres cycles.
Les principales revendications des enseignants du cycle primaire évoquent notamment le « reclassement des PEP dans la même catégorie
que leurs pairs des paliers moyen et secondaire et la révision des programmes et méthodes d’enseignement, soit par la réinstauration de la spécialisation dans l’enseignement primaire pour atteindre la qualité prônée par les normes internationales, soit par la révision des curricula». Les enseignants grévistes ont réclamé également l’application du décret présidentiel 266/14 du 28 septembre 2014, fixant la grille indiciaire, avec effet rétroactif, ainsi que le droit du PEP à la formation au grade de directeur.
Le débrayage de cette semaine, toujours d’une durée de trois jours, a été accompagné par un rassemblement des enseignants grévistes devant le siège annexe du ministère de l’Education nationale. Le rassemblement a été marqué par la participation d’enseignants issus de plusieurs wilayas, Djelfa, Laghouat, Blida, Tébessa, Tizi Ouzou, Béjaïa, Tipasa, Bouira, Médéa, Alger et Boumerdès.
Et pendant que la situation s’enlise dans ce cycle de l’éducation, la tutelle semble se placer dans un silence plus qu’assourdissant au grand dam des parents d’élèves qui ne savent plus à quel saint se vouer alors que l’année scolaire aborde une étape importante.
AZIZ LATRECHE