Grève des étudiants: le ministère de l’Enseignement évoque le risque d’une « année blanche »

Grève des étudiants: le ministère de l’Enseignement évoque le risque d’une « année blanche »

Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS) pourrait bien décréter une année blanche pour les étudiants en médecine dentaire, en grève depuis plusieurs mois. Selon le Secrétaire général de la tutelle, Salah Eddine Seddiki, cette mesure, « plutôt pédagogique et non administrative », sera inévitable au cas où les doyens des facultés concernées jugent ce retard irrattrapable.

Les étudiants en médecine dentaire de facultés de plusieurs wilayas sont en grève depuis de novembre 2016. Après des mois de protestation, ils ont exigé l’organisation d’une rencontre entre les ministères de la Santé et de l’enseignement supérieur avec la Direction générale de la Fonction publique.

Face au mutisme des deux tutelles malgré un préavis fixant le 7 mars comme date butoir, le Syndicat national des étudiants en médecine dentaire a appelé à une grève de la faim, entamée la même journée dans plusieurs facultés, dont celles de Constantine, Oran, Annaba et Tizi Ouzou.

Mais la réaction de la tutelle à cette grève de la faim est une menace à peine voilée. Salah Eddine Seddik, relayés par plusieurs médias ce jeudi 09 mars 2017, a préféré mettre en garde contre une année blanche. Il a affirmé que la tutelle ne peut que la décréter au cas où ces facultés jugent le retard accumulé sur le programme irrécupérable.

Cette décision serait « inévitable » dans le cas échéant, a-t-il affirmé, lors d’une réunion avec les doyens des facultés de médecine, à la suite de laquelle il a affirmé que « toutes les revendications des étudiants ont été prises en charge ».

Il a rajouté que la décision à prendre sera annoncée par la commission pédagogique après l’évaluation de la situation, estimant que « les rapports élaborés à ce jour confirment une reprise totale des cours dans certaines facultés alors qu’elle reste partielle dans d’autres en fonction des spécialités et de l’année d’études ».

M. Seddik a certifié que cette décision ne serait pas « administrative », adoptée unilatéralement par le ministère de l’Enseignement mais « pédagogique ».

Cette mise en garde a bien fait réagir les étudiants. Ils ont ainsi dénoncé des « menaces », regrettant encore le mutisme de la tutelle concernant les étudiants en grève de la faim.

Les étudiants en médecine dentaire réclament depuis plusieurs mois des augmentations du nombre de postes de résidents attribués à leurs spécialités, une amélioration de leurs formations ainsi que l’amélioration des infrastructures et des matériels.

Ils exigent également une meilleure accessibilité aux centres du santé publique et une nouvelle classification des chirurgiens dentaire par la fonction publique.

Le même responsable a rappelé que le Premier ministre Abdelmalek Sellal s’est engagé à prendre en charge ces revendications ».

Quant au passage du 13e au 16e échelon dans la grille des salaires de la fonction publique, le représentant du ministère de l’Enseignement supérieur a indiqué que cette décision « ne relève pas des prérogatives de sa tutelle », soulignant que l’Algérie « est un Etat régi par des lois qu’il faut respecter ».