Le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l’éducation (Cnapeste), a dénoncé la réaction du ministère de l’Éducation quant à son mouvement de grève annoncé pour avant-hier et hier mardi.
Faisant le point sur le taux de suivi de la grève au niveau des trois paliers de l’éducation à savoir, le primaire, le moyen et le secondaire, le syndicat s’est dit plutôt satisfait, avançant ainsi une « action réussie ». En effet, le porte-parole du Cnapeste Messaoud Boudiba a avancé un taux de suivi de 70% à l’échelle nationale.
Il convient de noter que les revendications portées par le syndicat sur le plan social tournent essentiellement autour du « pouvoir d’achat des enseignants, l’accès des enseignants au logement ». Il s’agit également des dossiers de la retraite, de la prime de zone des wilayas du Sud.
Pour ce qui est des revendications professionnelles, le porte-parole du syndicat rapporté ce mercredi par le quotidien le Soir d’Algérie, énumère « les questions du volume horaire, de la pression subie par les enseignants, notamment en ces temps de pandémie ».
Il s’agit également de « l’application urgente du décret présidentiel 14-266 du 28 septembre 2014 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires avec effet rétroactif », note encore la même source.
Ponction des salaires : une décision « illégal »
Pour faire face à ce débrayage, le ministère de l’Éducation nationale a opté pour une réaction plutôt radicale pour le moins que l’on puisse dire. En effet, la tutelle a décidé de recourir à une ponction sur les salaires des enseignants grévistes, selon des représentants du syndicat, rapportés le quotidien El Watan.
A ce propos, ces syndicalistes dénoncent tout simplement un geste « illégal » et un « abus de pouvoir », soulignant qu’en « optant pour la ponction sur les salaires des grévistes, le ministère a bafoué les lois de la République ».
Estimant que ce dernier débrayage de deux jours constitue un avertissement, le porte-parole du Cnapeste prévient que sa formation syndicale envisage de passer à des actions plus radicales et plus étendues ».
Face à la décision de la tutelle quant à ce mouvement de grève, faut-il encore rappeler la dernière note du ministère envoyée vers le début du mois en cours à l’ensemble des directeurs de l’éducation ? Une note dans laquelle la tutelle a pourtant demandé « de cesser toutes actions devant mener à poursuivre en justice des syndicalistes », précisant « que toute initiative dans ce cadre devait obligatoirement recevoir l’aval préalable de l’administration centrale ».