Depuis hier, quelque 600 travailleurs de l’Entreprise du transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA) ont entamé une grève illimitée pour dénoncer la décision de « délocalisation du plus grand entrepôt de l’entreprise » sis à Chevalley.
Selon quelques travailleurs qu’on a pu approcher, la délocalisation de ce terrain d’une superficie de plus de 22 000 m2 acquis par l’ex-RSTA auprès de la compagnie algérienne immobilière, en décembre 1959, ne leur sied pas, car la majorité d’entre eux habitent les environs de Chevalley. « Nous habitons dans les environs du dépôt mais s’ils décident de délocaliser l’unité nous ne pouvons pas arriver à temps sur les lieux de travail », indique un protestataire qui s’interroge sur la localité du nouveau dépôt. « Nous ne nous savons même pas où se trouve ce nouveau siège. On dit que ce sera à Oued Smar, d’autres de Baba Ali ou encore à Birtouta. »
Les travailleurs, qui accusent la direction de l’entreprise d’avoir vendu auparavant des biens de l’entreprise, n’écartent pas la possibilité de liquider les autres biens, à savoir le dépôt de Hassiba Ben Bouali. Ils disent également que l’entreprise ne vit pas une crise financière pour être amenée à vendre ses biens. La preuve en est que plus de 300 nouveaux travailleurs ont été recrutés en moins d’une année, pour atteindre au total 2800 employés.
De son côté, Ben Miloud Abdelkader, directeur de l’ETUSA a tenu à expliquer que cette délocalisation fait suite à une décision de l’ancien wali d’Alger datée le 13 février 2013, dans laquelle il nous demandé de céder l’assiette foncière à l’université de Bouzaréah qui en est propriétaire aux fins de son extension. Il a tenu également à affirmer que les pertes financières de l’ETUSA dépassent le 1 million de dinars par jour et que les usagers des bus de l’ETUSA sont les plus grands perdants de cette grève. « Il n’a jamais été question de vendre cet entrepôt pour un privé ou pour quelqu’un d’autre », rassure le directeur avant de préciser que les portes de dialogue sont toujours ouvertes aux travailleurs.
L’unité de Fougeroux (Chevalley), où travaille plus de 600 employés (entre conducteurs, receveurs, mécaniciens et administrateurs), comprend 4 parcs, un garage de mécanique, une station de service. Elle est, selon eux, la plus grande unité de l’Etusa sur Alger.
Il est à rappeler que le syndicat de l’entreprise affilié à l’UGTA a été gelé depuis le 15 septembre de l’année passée, tandis que le président du conseil de participation (CP) a été écarté de ses fonctions depuis près d’une année. Selon quelques travailleurs, c’est l’absence d’un syndicat et d’un CP légaux pour défendre les travailleurs, qui est est à l’origine de ces dépassements commis par la direction de l’Etusa.