Les services du département de l’Education nationale ont vite entrepris d’auditionner chaque enseignant ayant pris part à cet arrêt des cours.
Une grève inopinée de nombreux enseignants, déclenchée, hier, au niveau de différents établissements scolaires du cycle primaires notamment. Des enseignants d’Alger, de Tizi-Ouzou, de Constantine et ailleurs, ont répondu à un appel d’arrêt de cours lancé sur les réseaux sociaux, sans qu’aucun syndicat ne confirme pareil mot d’ordre. L’on a même constaté des rassemblements de grévistes, comme à Tizi Ouzou où les protestataires brandissaient des pancartes réclamant l’amélioration de leurs conditions de vie. Dans l’est du pays, le taux de suivi de ce mouvement de débrayage était divers, mais il a atteint les 51% dans la wilaya de Guelma apprend-on auprès de la direction locale de l’éducation, dans cette wilayas.
Cette poussée de fièvre subite et sauvage dans un secteur réputé comme très «syndicalisé» amène à se poser des questions sur les tenants et les aboutissants de cette action lancée, en dehors des cadres traditionnels. Il est utile de souligner que ce mouvement n’est pas à sa première tentative, puisque le 6 octobre dernier, il a été observé le même phénomène, mais en moins important. On affirme de bonnes sources que cette action ne sera pas sans conséquences sur les grévistes. Le ministère de l’Education nationale a ouvert une enquête pour faire la lumière sur les instigateurs de ce débrayage « surprise », qui a engendré la paralysie de plusieurs classes, ce jour-là. D’autant plus qu’il s’agissait d’un appel lancé anonymement sur les réseaux sociaux, et par conséquent n’émanant d’aucune organisation syndicale agréée. De ce fait, aucun préavis de grève n’a été publié.
Après cette journée de grève, les services du département de l’Education nationale ont vite entrepris d’auditionner chaque enseignant ayant pris part à cet arrêt des cours. Ainsi, les inspecteurs ont instruit les directions de l’éducation relevant de chaque établissement de demander des comptes aux enseignants qui ont fait grève le 6 octobre, ces derniers seront tenus de justifier leur action individuellement. Ils risquent, par ailleurs, d’avoir une ponction sur salaire, si les justifications données ne sont pas convaincantes. D’après une partie des grévistes, il s’agit bel et bien d’un appel d’un syndicat relevant du secteur. La tutelle leur demande en retour de prouver leur appartenance à ce syndicat ainsi que de donner le soi-disant communiqué ayant appelé à une journée de grève dans les écoles. Pour leur part, les syndicats de l’éducation ont affirmé ne pas avoir appelé à l’organisation d’une grève.
Rappelons que les enseignants ayant fait grève la semaine dernière, ont également protesté devant les directions de l’éducation de quelques wilayas. Les revendications portées par l’ensemble des protestataires sont en lien avec l’amélioration des conditions socioprofessionnelles du corps ensainant. Il s’agit particulièrement de protester contre leurs salaires qu’ils jugent médiocres par rapport au volume horaire de travail. Sans parler du fait qu’ils sont contraints de surveiller les élèves en dehors des cours, ont-ils dénoncé. Ils ont encore appelé à mettre fin aux injustices qu’ils voient ou qu’ils subissent régulièrement, sur le lieu de leur travail. Les protestataires se sont insurgés en outre, sur le manque constaté en matière de transport.
Il y a lieu de souligner qu’en dépit des avertissements de la tutelle, les mêmes enseignants ont fait savoir qu’ils prévoient mener d’autres actions de ce genre dans les semaines à venir, jusqu’à ce qu’on « daigne répondre à leurs doléances ».