Adjal Lahouari
En tenant compte de leurs victoires lors de la première journée, il est logique de prévoir la qualification de l’Algérie et du Sénégal. Certes, ce n’est pas encore acquis, mais il est difficile d’imaginer que les deux favoris de ce groupe ne raflent pas les deux tickets donnant droit au prochain tour. Mais avant, il y a ce grand choc entre les Algériens et les Sénégalais prévu aujourd’hui et qui déterminera en principe l’avenir de ces deux équipes. Après avoir battu la Tanzanie, le staff technique du Sénégal a observé avec attention le match Algérie-Kenya.
L’entraîneur Aliou Cissé, sollicité, a donné le ton : » On donne rendez-vous à l’Algérie jeudi prochain « , reconnaissant tout de même que » l’EN est d’une autre qualité « . Sans leur vedette de Liverpool Sadio Mané, les Lions de la Teranga ont laissé une bonne impression en dominant totalement les Tanzaniens il est vrai limités et dépassés. Il y a quelques années, on reprochait à l’équipe du Sénégal son inexpérience internationale et la faiblesse de son gardien. Depuis, cette formation a accumulé du savoir-faire en se qualifiant au Mondial 2018 en Russie. Et c’est loin d’être négligeable, surtout en Coupe d’Afrique où les poulains de Cissé font figure d’épouvantail pour les autres prétendants.
Dotés de qualités physiques et techniques très appréciables, les Sénégalais seront de redoutables adversaires pour les Algériens. Les principes de jeu de l’entraîneur Aliou Cissé sont connus. Extraits : » Vous devez très bien défendre pour mieux attaquer. J’aime avoir la possession de la balle, le résultat est construit par des joueurs capables de gérer des situations défensives, car le travail des défenseurs est primordial « . On aura compris que sa première exigence c’est, d’abord, de ne pas encaisser de but. Aussi, Djamel Belmadi doit s’attendre à affronter un rival bien en place en défense et au milieu. Avec la prestation du duo Feghouli-Bennacer et l’apport d’un entrejeu probablement fourni, il y a fort à parier que les spectateurs vont assister à une rude bataille. Afin de brouiller les pistes, Belmadi compte apporter quelques changements au niveau des trois compartiments.
En défense, Farès pourrait prendre la place de Bensebaïni. Au milieu, il est fort possible qu’Abeid soit chargé de couper les trajectoires des ballons destinés à Sadio Mané, la principale arme du Sénégal en attaque. Enfin, dans un 4-4-2 qui se profile, Delort serait très utile aux côtés de Bounedjah, tous deux étant chargés de contrarier les relances des défenseurs adverses. Au sein de l’attaque du Sénégal, Sadio Mané est prêt à répéter ses exploits en club, et il faudra alors qu’il soit surveillé de très près et sans commettre de faute, surtout dans et à proximité de la surface. Au centre de la défense du Sénégal, il y a Coulibaly, certainement l’un des meilleurs défenseurs du monde qui est convoité par les grands clubs européens.
Son affrontement avec Bounedjah est attendu avec curiosité, le buteur de l’EN n’ayant aucun complexe face à n’importe quel adversaire. Au sein des deux formations, il y a de nombreux joueurs susceptibles de faire la décision. En prenant en considération tous ces paramètres, il est logique de penser que les entraîneurs Belmadi et Cissé vont se livrer à un passionnant duel tactique dont l’issue demeure incertaine. Si le Sénégal est légèrement favori en raison de son expérience, dans le camp algérien, tout le monde espère que les Verts poursuivent sur leur dynamique. Dans le camp algérien, une inquiétude est perceptible, avec la présence de l’arbitre zambien Janny Sikazwe, qui a déjà lésé les Algériens par le passé, et qui, suspendu récemment, a été blanchi malgré les forts soupçons de corruption.