Guantanamo : La justice américaine réclame des preuves pour un détenu algérien

Guantanamo : La justice américaine réclame des preuves pour un détenu algérien

Le gouvernement américain doit présenter des preuves de l’appartenance à Al-Qaïda d’un prisonnier algérien enfermé à Guantanamo depuis huit ans, sous peine de devoir le relâcher, a tranché une cour d’appel fédérale.

Cette décision de la cour d’appel de Washington revient sur un précédent jugement qui autorisait le maintien en détention sans procès de Belkacem Bensayah, capturé en 2001 avec cinq autres Algériens résidant en Bosnie.

Les hommes, accusés d’être liés au réseau Al-Qaïda et d’avoir envisagé des attentats contre les intérêts américains en Bosnie, avaient été extradés en janvier 2002 vers le camp de détention de la base navale américaine de Guantanamo, à Cuba.

Dans la nouvelle décision datée de jeudi, le juge fédéral Douglas Ginsburg estime que «les preuves sur lesquelles se fondait le jugement pour conclure que Bensayah ‘soutenait’ Al-Qaïda sont insuffisantes pour démontrer qu’il faisait partie de cette organisation» extrémiste.

«Le gouvernement n’a présenté aucune preuve de communication directe entre Bensayah et des membres d’Al-Qaïda», souligne-til notamment.

En 2008, un juge américain, Richard Leon, avait reconnu pour la première fois que certains détenus, en l’occurrence cinq des six Algériens de Bosnie, étaient enfermés illégalement à Guantanamo et avait ordonné qu’ils soient libérés.

En revanche, Belkacem Bensayah s’était vu refuser sa libération, en raison de ses liens présumés avec Al-Qaïda et de son intention, selon l’accusation, de se rendre en Afghanistan pour y combattre les Etats-Unis.