Identifié comme étant un édifice emblématique en raison de son intérêt architectural, l’ancien marché couvert du centre-ville de Guelma, qui se situe sur la place Harcha-Hacène, attend sa «réhabilitation».
Depuis plus d’une quinzaine d’années, le site est complètement laissé à l’abandon. Cette structure met à la disposition de commerçants un espace de vente fonctionnel pour marchands de légumes, poissonneries et boucheries. Les travaux effectués il y a des années par la commune de Guelma ont permis la réhabilitation des étals en béton existants. L’ancienne façade, qui date du 20e siècle, a été également restaurée. Mais le plus ancien marché de la ville de Guelma reste abandonné, il n’a pas encore trouvé preneur.
«Les nouveaux commerçants sont dominés par l’esprit du commerce informel, une échappatoire pour éviter les charges et les droits exigés par l’APC de Guelma», révèle un ancien élu de la commune de Guelma.
Les anciens de la cité ont du mal à imaginer que le marché couvert de la ville qui faisait partie de leur quotidien, s’arrête complètement.
Ils souhaitent vivement sa réouverture.
Plusieurs générations se sont succédé au marché place Harcha-Hacène du centre-ville. Des commerçants et artisans résistaient aux souffrances de ce métier pénible. Ils se levaient tôt le matin pour ranger la marchandise et préparer leurs stands. «Malheureusement, les jeunes n’ont pas forcément choisi de reprendre le flambeau. Ils ont opté pour le gain facile», déclare Ammi Saïd, ancien du quartier «Drouj El Marchi». Il se remémore l’ambiance qui régnait dans les travées : «Les locataires étaient solidaires et il y avait, parfois, des coups de gueule entre eux, mais jamais de dérapage, et tous savent qu’ils peuvent compter les uns sur les autres», raconte-t-il.
Les anciens de la ville du 8 mai 1945 tiennent à leur marché couvert, «El marchi taâ lebled». «Cet endroit est laissé à l’abandon et l’entassement des déchets en tout genre dans ses quatre coins, se poursuit», regrettent des citadins. Et d’enchaîner «notre volonté est de faire du marché couvert Harcha-Hacène un coin joyeux et convivial dans cette ancienne cité dont les plus précieuses traditions risquent de s’estomper».
Noureddine Guergour