L’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre (4ACG) est une organisation indépendante de toute institution politique qui a comme objectif est de défendre la dignité, l’intégrité et les droits de la personne humaine. Rémi Serre, cofondateur de l’association, a affirmé que malgré sa modeste retraite, il a refusé la pension d’ancien combattant.
C’est au cours de l’assemblée générale de l’association en mars 2023, que l’ancien combattant a fait ces révélations. Il continue en citant qu’il souhaitait que cet argent soit renvoyé en Algérie pour qu’il puisse être bénéfique aux algériens qui ont souffert de la guerre.
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L’association, créée en 2004, comptabilise aujourd’hui 400 membres. Le groupe d’anciens appelés a décidé de renvoyer l’argent à l’Algérie pour aider les victimes de la guerre. Les opérations se tiennent suivant un objectif précis : réconcilier les peuples algérien et français.
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La 4ACG a d’ailleurs soutenu une trentaine de projets culturels ou humanitaires pour presque 1 million d’euros depuis sa création et finance ces projets grâce à la retraite des anciens combattants et aux cotisations de ses membres. La totalité du budget est partagée entre l’Algérie (60%) et la Palestine (30%). Les 10 % restants sont utilisés pour financer diverses actions dans des pays en guerre.
Une association qui se positionne contre la guerre et la torture
Le massage de ce regroupement est clair : la guerre ne profite à personne et engendre souffrances et famines. Ces membres se positionnent contre les crimes de guerre et les lourdes pratiques infligées aux prisonniers comme la torture par exemple.
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L’Association des anciens appelés en Algérie et leurs amis contre la guerre intervient également dans les établissements scolaires pour témoigner de leur expérience. Une collaboration avec l’association nationale des Pieds noirs progressistes et de leurs amis (ANPNPA) vise à favoriser la réconciliation entre la France et l’Algérie.
Rémi Serre a notamment affiché à plusieurs reprises aux élèves la cicatrice d’une balle qui lui a traversé le cou, affirmant que la guerre ne se règle pas par les armes, mais par la négociation.
Les membres de l’association sont aussi profondément opposés à la torture. Stanislas Hutin, le doyen de l’association, se souvient avoir donné à manger et à boire à des prisonniers malgré les risques encourus.
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Il a également photographié un jeune Arabe de 14 ans qui venait d’être torturé, et a pu le retrouver en 2013 après de nombreuses recherches. La photo a été publiée dans son livre : Journal de bord, Algérie novembre 1955-mars 1956.