Après plus d’un demi-siècle de l’indépendance de l’Algérie, le parlement français est en voie d’adopter la loi du “pardon” demandé aux harkis. Cette dernière a pour but de récompenser certaines familles de Harkis pour avoir combattu auprès de l’armée française, commettant un acte impardonnable envers leur patrie.
Il est important de rappeler que durant la guerre de libération algérienne, plus de 20 000 harkis se sont alliés à l’armée française entre 1954 et 1962. Aujourd’hui, le nombre des bénéficiaires de la loi du “pardon” est estimé à 50 000 personnes, ce qui va coûter 302 millions d’euros, répartis sur six ans, au gouvernement français.
Ce projet de loi représente une concrétisation des promesses faites par Emmanuel Macron le 20 septembre 2021. En effet, le chef d’État français avait demandé “pardon” aux partisans de la colonisation française en Algérie qui furent délaissés suite aux accords d’Évian en 1962.
L’histoire complexe des Harkis en France : un sort bien mérité ?
Quand les harkis ont fui l’Algérie, il leur a été réservé un accueil « pas comme les autres » en France. En effet, la moitié d’entre eux ont été bannis dans des camps et des hameaux de forestage, d’autres ont été assassinés. Pour les indemniser, le projet de loi prévoit une somme forfaitaire allant de 2 000 euros jusqu’à 15 000 euros, selon la durée du séjour dans ces camps.
En plus du sort réservé à ces derniers à leur arrivée en France, Macron reconnaît également la fusillade qui avait eu lieu à la rue d’Isly à Alger qu’il qualifie d’impardonnable pour la république. Durant cette dernière, des soldats français ont ouvert le feu sur des harkis. Par ailleurs, le chef d’État français a rendu hommage aux 9 victimes tuées par la police française au métro Charonne, à Paris, lors d’une manifestation pour la paix en Algérie le 8 février 1962.