Alger et Paris sont loin d’être en lune de miel ces dernières semaines. Depuis les déclarations du président Macron, ou il avait remis en cause l’existence de l’Algérie en tant que nation avant la colonisation française, un débat sur l’histoire a fait entrer les relations entre les deux pays dans un véritable flou diplomatique.
Si en Algérie la réponse a été nette et tranchante, en rappelant l’ambassadeur et fermant de l’espace aérien algérien aux avions militaires français, du côté de l’Élysée, les appels à l’apaisement n’ont pas tardé à faire surface, faisant état des « regrets » exprimés par le président Macron.
D’Autres hauts responsables français ont essayé de calmer le jeu. C’est le cas de Jean-Yves le Drian, qui a appelé dernièrement à panser les « blessures mémorielles » et à bâtir « un solide partenariat entre la France et l’Algérie ».
Aujourd’hui, la France revient à la charge via son premier ministre, Jean Castex, qui, dans un entretien accordé au mensuel Historia, s’est penché sur la problématique de la guerre d’Algérie, mais surtout sur les solutions qui pourraient permettre au deux pays de dépasser ce « passé commun ».
Jean Castex appelle à la « lucidité »
Selon le premier français, «l‘histoire nous enseigne que le repli sur soi n’est jamais la solution». Jean Castex, livrant sa vision de l’histoire de la France, indique que cette dernière est « un socle de valeurs, parmi lesquelles le respect et l’intégration ».
Le Haut responsable Français a également expliqué que «La nation, c’est un croisement, et non une pureté». Et comme l’Histoire de la France n’a pas manqué de se croiser avec celle de l’Algérie, Jean Castex n’a pas manqué lui non plus de s’exprimer sur la guerre d’Algérie, la qualifiant de « passé commun », entre l’Algérie est la France.
«On ne peut pas se réconcilier si on n’est pas lucide sur ce qui s’est passé», déclare jean castex, qui ajoute que la guerre d’Algérie «C’est notre passé commun, avec ses parts de drames, de malheur, mais aussi de bonheur, de réussites, ses parts de mélanges et d’échanges».
Alors que la crise entre l’Algérie et la France s’enlise, Jean Castex lui trouve qu' »il faut en faire l’inventaire, et non pas le jugement » tout en ajoutant qu’il faut s’éloigner de «la simplification et la démagogie», ainsi que de «la nostalgie».
Algérie – France : un conflit « sur l’histoire » ?
Macron est allé sur un terrain qui n’était pas le sien, s’accordent à dire plusieurs observateurs de l’actualité en France. En parlant du passé de l’Algérie, de son histoire, Macron a donné le la à une crise diplomatique entre les deux pays qui est encore instrumentalisée en France comme en Algérie.
Macron a notamment remis en case l’existence de l’Algérie en tant que nation avant la colonisation française, une déclaration qui lui a valu la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions français. Suite à cela, plusieurs appels à l’apaisement ont été lancé par des responsables français, tandis qu’à Alger, c’est le silence radio.
Cependant, la crise n’est pas passée sans être instrumentalisée par la droite française dans le cadre des prochaines élections présidentielles, et ce, afin d’épingler le président Macron. En Algérie, les islamistes se sont saisis de cette opportunité afin d’en user comme d’une arme qui leur garantirait l’oreille des citoyens pendant leurs campagnes pour les élections locales.