Alors que les relations diplomatiques entre l’Algérie et la France semblent retrouver petit à petit leurs cours normaux, le président français Emmanuel Macron compte aller de l’avant concernant le dossier de la mémoire. Or, cette fois-ci, il s’agit d’un geste de « reconnaissance envers les rapatriés d’Algérie (pieds-noirs) ».
Macron compte, en effet, faire un geste mémoriel demain mercredi « envers les rapatriés d’Algérie » qui portera sur « la fusillade de la rue d’Isly à Alger, dans laquelle des dizaines de partisans de l’Algérie française furent tués par l’armée en mars 1962 ».
Selon la présidence française, Macron devra porter « une parole de reconnaissance » lors d’une rencontre qui se tiendra demain avec des associations de rapatriés d’Algérie, communément appelés les « pieds-noirs », à l’Élysée.
Dans son communiqué publié ce mardi 25 janvier, l’Élysée a précisé que « l’un des points saillants du propos du président de la République tournera autour de ce qui s’est passé le 26 mars à Alger, rue d’Isly ».
Manifestation des partisans de l’Algérie française le 26 mars 1962
Pour rappel, l’évènement en question remonte au 26 mars 1962, soit une semaine après la signature des Accords d’Évian et le cessez-le-feu (19 mars 1962). En ce jour, une manifestation des partisans de l’Algérie française a eu lieu à Alger.
Alors qu’ils tentaient de forcer le passage vers le quartier de Bab El-Oued, dans le centre d’Alger, ces manifestants étaient mitraillés à un barrage tenu par l’armée française. Lors de cette manifestation qui a duré plus d’un quart d’heure, au moins une cinquantaine de morts ont été recensés.
Après les Harkis, Macron entreprend un autre geste envers « pieds-noirs »
Ce nouveau geste intervient dans le cadre de la série des démarches entreprises par le président français concernant le dossier de la mémoire. Cela s’ajoute donc à sa reconnaissance de certains faits liés aux « crimes » commis par la France durant la guerre d’Algérie, mais aussi à sa demande de « pardon » aux harkis, supplétifs algériens de l’armée française, qui furent « abandonnés » par la France.
À ce propos, il convient de rappeler qu’un projet de loi, actant ce « pardon » et tentant de « réparer » les préjudices subis, est en cours d’examen en Parlement.
Dans le cadre de ces démarches, rappelons que Macron avait également reconnu, « au nom de la République française », que le jeune mathématicien communiste Maurice Audin avait été « torturé à mort ou torturé puis exécuté par l’armée française » en 1957.
Il avait aussi reconnu que l’avocat nationaliste Ali Boumendjel avait été « torturé et assassiné » le 23 mars 1957 par l’armée française. Tout comme il a dénoncé des « crimes inexcusables pour la République » pour les 60 ans du massacre de manifestants algériens, le 17 octobre 1961 à Paris.