L’Algérie, qui ambitionne de faire à terme d’Alger la première capitale africaine sans bidonvilles, a intensifié durant l’année 2015 les opérations de relogement à une cadence inégalée depuis l’indépendance du pays.
Déterminées à éradiquer l’habitat précaire, les autorités publiques ont ainsi accéléré le vaste programme de relogement lancé en juillet 2014, à travers tout le territoire national, notamment dans les grandes villes où ce phénomène a pris de l’ampleur au fil des années.
Selon les dernières déclarations de l’actuel ministre en charge de l’Habitat Abdelmadjid Tebboune, dix-neuf grandes opérations de relogement ont été menées depuis le lancement de ce programme.
Dans la seule capitale, au moins 28.000 familles, soit 170.000 âmes qui vivaient dans des dizaines de bidonvilles en ont bénéficié. Deux autres campagnes de relogement et Alger serait déclarée, dès 2016, première capitale africaine et arabe sans bidonvilles.
Cet effort d’éradication de l’habitat insalubre à travers des programmes de relogement massifs sera poursuivi sur le reste du territoire national jusqu’à la résorption totale du phénomène des bidonvilles du pays vers la fin 2017, d’après les projections du ministère.
Pour ce faire, le ministère de l’Habitat mise sur l’accélération du rythme de réalisation de logements. Les prévisions tablent, dans ce sens, sur prés de 350.000 logements à réaliser sur l’ensemble du territoire national au titre de l’année 2015.
Ce nombre important de logements réalisés devrait être atteint en dépit du contexte économique difficile que traverse le pays qui a vu ses revenus pétroliers baisser de près de la moitié par rapport à 2014.
En effet, la situation financière de l’Algérie a imposé une révision générale de sa politique de dépense publique en optant pour le report de certains projets d’équipements non encore lancés.
Toutefois, le programme du secteur de l’habitat, classé prioritaire dans le plan gouvernemental, n’as pas été touché par les nouvelles mesures budgétaires, sur instruction du chef de l’Etat.
Et c’est dans cette conjoncture économique particulière que le ministère de l’Habitat a décidé d’interdire aux promoteurs algériens chargés de la réalisation des différents projets financés totalement ou partiellement par l’Etat, de recourir aux matériaux importés si, à qualité égale, le même produit est fabriqué localement.
Nouvelle impulsion à la formule de la location-vente
L’année 2015 s’est aussi distinguée par une nouvelle impulsion donnée au programme de logements en location-vente, une formule à succès prise en charge par l’Agence nationale de l’amélioration et du développement du logement (AADL).
Relancé début 2013, ce programme prévoyait initialement la mise en chantier de 230.000 logements sur deux ans, soit avant décembre 2014. Mais à cette date, l’AADL n’a pu en lancer que la moitié environ.
Les responsables du secteur ont imputé cette situation à plusieurs difficultés objectives et à l’absence d’une organisation efficace et adaptée aux objectifs ambitieux du programme location-vente.
L’AADL s’est donc rattrapée en 2015 en lançant le restant de ses projets, grâce notamment à sa restructuration venue consacrer le principe de la déconcentration par l’octroi de la liberté d’initiative aux reponsables au niveau local.
Parallèlement à l’avancement des travaux de réalisation, l’AADL a procédé à la finalisation des opérations relatives à la distribution des logements dans le cadre de son programme location-vente.
Le même chemin a été parcouru par les souscripteurs du programme de logements promotionnels publics (LPP), pris en charge par l’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI).
Dans le même temps et dans le même souci d’efficacité et d’équité, le ministère de l’Habitat a tenté de renforcer la transparence de la distribution des logements LPP et AADL par la vérification des biens immobiliers des demandeurs confiée aux Conservations foncières.
Concernant les équipements publics relevant du secteur de l’habitat, l’année 2015 aura été marquée par la livraison entre autres du stade 5-juillet d’Alger après deux ans de réaménagement, et par l’impulsion décisive donnée au chantier de la Grande mosquée d’Alger.