Une maison s’était effondrée en janvier 2010 quand l’entreprise avait été chargée de réaliser le nouveau siège de l’inspection des impôts au centre de l’ancienne ville.
A Bouira comme à Aïn Bessem, Sour El Ghozlane comme à Lakhdaria, M’chedallah… des centaines de familles occupent des habitations qui menacent ruine et vivent dans des conditions indécentes.
Les propriétaires des haouchs eux cherchent à tirer un maximum de profit de cette situation. Le cas d’école reste et demeure ce groupe de taudis qui longe la rue Abane Ramdane, plus bas que la place des Martyrs du chef-lieu de wilaya où une dizaine de familles subsistent dans des conditions déplorables. Les maisons datant de l’avant-ère coloniale sont fragilisées par des travaux engagés autour des habitations en question. Les propriétaires des lieux se terrent derrière le statut de l’indivision. Les occupants ont sollicité plusieurs fois les responsables surtout que les murs fissurés menacent au quotidien les résidents.
Le lieu est devenu aussi un fief de rats et autres animaux rampants. «Parce que les propriétaires ont opté pour le motus total et parce que les autorités n’ont pas daigné répondre à notre cri de détresse, nous avons saisi la justice qui a désigné un expert huissier qui a cautionné le danger dans un PV. Le dossier a été transmis au mois de mai passé au wali de Bouira.
A ce jour aucune réponse», nous confie Salah M., un membre de l’association créée pour la circonstance. Ce qui fait le plus peur reste le fait que les «haouchs» autour ont tous été détruits dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire. La situation actuelle des habitants de «haouch» Laâlam ressemble et rappelle un événement qui avait mis en émoi toute la ville en 2010. Pour le rappel, une maison s’était effondrée en janvier 2010 quand l’entreprise avait été chargée de réaliser le nouveau siège de l’inspection des impôts au centre de l’ancienne ville. Constatant des fissures de plus en plus importantes sur l’un des murs de la bâtisse vétuste qui côtoie le chantier, l’entrepreneur avait demandé l’arrêt des travaux et demandé aux occupants de quitter leurs maisons alors que les ouvriers se sont attelés à renforcer par un coffrage la structure. Les six familles à peine sorties, un pan entier de la première bâtisse a lâché.
Le chantier qui a fragilisé les alentours de la place des Martyrs s’inscrivait dans le programme de réhabilitation et de rénovation du chef-lieu. La malhonnêteté de certains propriétaires des haouchs, sanctionne surtout les vrais habitants de Bouira qui attendent éternellement un toit pour se faire une situation. En ramenant les leurs, les propriétaires obligent l’administration à donner des logements. Le cas de Ras Bouira, un quartier périphérique de la ville, reste une preuve que le RHP ne profite pas toujours aux plus méritants et aux plus nécessiteux.
Plusieurs habitations données dans le cadre du programme RHP et domiciliées dans ce quartier ont changé de main après leur vente. Dans les nouveaux quartiers, ce sont les garages qui sont loués à des particuliers. La crise du logement aidant, il est plus qu’opportun d’aller vers des enquêtes minutieuses surtout que Bouira s’apprête à distribuer 814 logements selon l’administration.
Les émeutes et la protestation qui succèdent à chaque distribution sont là pour rappeler que la centralisation des commissions de distribution auprès des daïras laisse l’occasion à l’infiltration d’étrangers natifs d’autres villes et quelquefois des autres wilayas pour tenter de tirer profit. N’est-il pas aussi utile d’aller chercher comment des familles se sont retrouvées après l’indépendance propriétaires de ces quartiers entiers de villes. Les plus anciens affirment que les ancêtres de ces familles étaient des assimilés, pour ne pas dire des harkis. Le mariage de plus en plus retardé chez nous est dans la majorité des cas une conséquence de cette crise du logement.