Les enquêtes pour corruption qui concernent d’ex-hauts responsables et d’anciens hommes d’affaires ne cessent de livrer de nouveaux éléments. Les multiples procès qui ont déjà eu cours n’ont pas suffi à clore ces dossiers tant l’étendue des fraudes et des malversations est gigantesque. Cette fois, la justice s’apprête à se pencher sur les cas de dissimulation des biens.
En effet, les tentatives de contournement de la justice, de dissimulation et de non-déclarations de biens qu’ont entreprises les prévenus dans les affaires pour lesquelles la justice a tranché, — ont conduit les autorités judiciaires à ouvrir de nouveaux procès sur la base d’autres faits découverts au cours des procédures d’exécution des décisions antérieures. Une démarche vise à mettre la main sur les biens et les propriétés immobilières qui ont été cachés aux yeux de la justice.
Ali Haddad, Abdelghani Hamel, Hassan Arbaoui et les frères Aissiou de nouveau à la barre
Suite à l’exécution par les juges d’instruction et les procureurs de la République du pôle pénal de tribunal de Sidi M’hamed de l’ordre de saisie des biens des hauts responsables et des hommes d’affaires poursuivis dans des affaires de corruption, — il a été constaté qu’il y avait parmi eux qui possédaient des propriétés foncières, des véhicules et des appartements qu’ils n’ont pas déclarés ou qui ont été dissimulés par des proches et des membres de leurs familles dans le but de les transférer puis de les revendre illégalement.
Sur cette base, les autorités judiciaires ont tranché d’instruire de nouveaux dossiers contre les prévenus déjà condamnées par des décisions de justice définitives ou provisoires. Ils devront cette fois répondre des chefs d’accusation de : « dissimulation de revenus provenant de délits de corruption », « blanchiment d’argent », « dissimulation de produits du crime par la dissimulation de leur source ».
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Parmi les personnes impliquées dans ces nouveaux procès figurent les noms de l’homme d’affaire Ali Haddad et ses collaborateurs ; l’ancien directeur de Global Motors industries (GMI), Hassan Arbaoui, et ses associés ; les propriétaires de la chaîne El Djazairia One, les frères Aissiou ; ainsi que l’ex-DGSN, Abdelghani Hamel.
Le cas le plus grave de dissimulation systématique dans le but de contourner la justice concerne l’homme d’affaires l’homme d’affaires Mahiedine Tahkout et ses proches. Ces derniers font l’objet de poursuites au niveau de la sixième chambre du pôle pénal économique et financier pour plusieurs lourdes charges : « entrave au bon déroulement des enquêtes », « possession de biens saisis et confisqués », et « tentative de vente subreptice de biens malgré la publication de décisions de justice définitives ».
Mahiedine Tahkout, des fraudes qui se chiffrent en milliers de milliards
Le Service central de lutte contre le crime organisé a pu saisir 57 véhicules de luxe appartenant à l’homme d’affaires et dont la valeur financière totale avoisine les 200 milliards de centimes. Le prix de l’une des voitures dépasse les 12 milliards de centimes. En outre, les éléments de la DGSN ont identifié des adresses de propriétés foncières acquises par le biais du produit des activités criminelles de l’accusé. Comme ils ont pu saisir la somme de 1 935 000 000 DZD (près de deux milliards de centimes).
Avant cette opération, les autorités ont déjà saisi à Mahiedine Tahkout 507 véhicules, dont 267 voitures de luxe, 84 camions, des jets sky, des bateaux de plaisance, des motos de luxe, plus de 800 grandes caisses contenant des pièces détachées automobiles et 30 conteneurs renfermant 63 moteurs de bus neufs. La valeur totale de tous ces biens dépasse les 1000 milliards de centimes.
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Par ailleurs, les enquêtes du pôle pénal économique ont révélé que certains des individus impliqués dans des affaires de corruption possédaient des voitures de luxe, des bateaux, des villas, des biens immobiliers, des comptes bancaires qui se chiffrent en milliards. La surveillance de leurs mouvements et de leurs transactions fiscales a permis de constater qu’ils ont fraudé le fisc par de fausses déclarations, de fausses facturations, etc.
Les enquêtes ont également prouvé leur implication dans le transfert de milliards de dinars vers des banques étrangères et des paradis fiscaux en vue de blanchir ces sommes d’argent par l’achat, entre autres, de biens fonciers et d’appartements.