Les hommes d’affaires continuent de se succéder à la barre devant la juge à la Cour d’Alger, dans le cadre du procès en appel impliquant les deux anciens Premiers Ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, dans l’affaire du montage automobile et du financement occulte de la campagne Présidentielle de 2019.
Selon les informations rapportées par nos confrères de Le Soir d’Algérie, le procès en appel dans le dossier du montage automobile et du financement de la campagne électorale pour le 5ᵉ mandat s’est poursuivi à la Cour d’Alger avec l’audition de l’homme d’affaires Ali Haddad depuis la prison de Khenchela pour son implication dans ce dossier.
L’accusé Ali Haddad, ancien Président du FCE, a rejeté toutes les accusations retenues à son encontre, et a nié avoir reçu l’argent des hommes d’affaires pour financer la campagne Présidentielle de Abdelaziz Bouteflika en 2019, affirmant qu’il ne les connait pas.
S’agissant de ses relations avec le conseiller-frère du Président déchu, Saïd Bouteflika, Haddad a soutenu qu’il ne le connaissait pas en dehors du travail mais a fait savoir qu’il travaillait sous ses ordres lors de la préparation de la campagne électorale. « Saïd Bouteflika m’a appelé pour lui proposer un comptable et non pas la collecte de l’argent », a-t-il rappelé.
« Je n’ai jamais déjeuné, dîné ou voyagé avec Saïd Bouteflika pour le connaître. C’est une relation de travail que j’avais avec lui (…) Le FCE ne pouvait rien faire sans l’accord de la présidence ou du Premier ministère », a-t-il révélé.
Interrogé par la juge sur la réception d’un chèque de 39 milliards de centimes de la part de l’homme d’affaires Ahmed Mazouz pour financer la campagne de Bouteflika, Ali Haddad a nié les déclarations de Mazouz et a affirmé qu’il ne le connaissait pas.
« Je vous conseille de donner des réponses logiques », a lancé la juge avant que Haddad ne réponde : « Il était venu dans le cadre de l’investissement et il m’a dit qu’il voulait faire du bien et aider la campagne. Il m’a donné une enveloppe fermée me demandant de la déposer à la permanence électorale, en m’expliquant qu’il ne pouvait pas aller à la permanence pour des raisons personnelles ».
Concernant le transfert de 19.5 milliards de centimes, en quatre étapes, de la permanence électorale au siège de son entreprise à Dar El Beida, l’ancien Président du FCE a jeté l’éponge sur Saïd Bouteflika, soulignant que c’était sur sa demande pour des raisons de sécurité.
Par ailleurs, Haddad a fait savoir qu’une partie de cet argent a été récupérée par lui en guise de loyer des sièges de ses entreprises à la direction de campagne et une autre saisie par la police judiciaire, rajoutant qu’il n’a pas géré les 75 milliards cités dans le rapport d’expertise.