Les habitants du quartier ont dû se substituer aux autorités locales pour éviter l’immersion totale de leurs maisons, notamment durant ces jours de «fortes pluies», à travers des travaux de corrections de fortune.
En effet, commerçants et habitants ont recouvert la chaussée avec du tuf, pour un coup de 1 500 dinars le voyage de remblais, afin de pouvoir permettre la circulation des riverains au bon milieu de la gadoue.
Cette décision est survenue suite à une événement des plus déplorables qui a provoqué l’ire des habitants, surtout lorsqu’une vielle dame du quartier s’est retrouvée, avant-hier, en plein dans l’avaloir central de l’artère principale, à proximité du marché des fruits et légumes.
La vielle dame n’a dû son salut, et in extrémis, que grâce à l’intervention des commerçant d’El Barki. Rappelons que l’avaloir en question ne disposait pas de couvercle digne de ce nom, mis à part celui en béton qui s’est malheureusement effrité sous le poids de la malheureuse dame. C’est dire que le dosage du béton et sa composante ne répondait à aucune norme.
Avaloirs obstrués ou béants, chaussées en manque de bitume et voies impraticables mènent au constat que 90% des voies d’accès de ce quartier périphérique du sud de l’agglomération d’Oran sont inaccessibles.
Ce qui illustre on ne peut mieux la marginalisation quasi-totale du quartier par rapport au reste de la ville d’Oran. Comme un malheur n’arrive jamais seul, mêmes les robinets ne coulent plus depuis plus de cinq jours, déclarent les habitants qui dénoncent : «Malgré les travaux effectués et l’installation de nouvelles canalisations pour l’assainissement des eaux usées, pourtant achevés et réceptionnés tout récemment, la récente ondée a démontré plusieurs défaillances.»
En fait, les habitants de cet ancien quartier d’Oran s’estiment heureux, en quelques sortes, que les travaux de viabilisation et d’aménagement urbain, à travers le revêtement de la chaussée en bitume, n’aient pas encore été réalisés, car convaincus que tout ce qui a été réalisé est à refaire. Le quartier souffre, chaque hiver, des conséquences des pluies qui s’infiltrent dans leurs habitations. Les constats relevés ont été édifiants et sans appels.
Une toute petite pluie transforme, en un laps de temps très court, cette localité en une tourbière. Les eaux inondant la surface de tout le quartier ont rapidement gagné des centaines d’habitations. Les riverains réitèrent pour la énième fois leur demande aux autorités concernées de procéder, en urgence, à une action visant la protection du site, exposé aux risques de débordement des eaux pluviales et usées.
Les discours et propos rassurant des officiels lors de plusieurs rencontres, qui se sont évertués à déclarer ouvertement que le problème des inondations à El-barki est dépassé et qu’il n’est qu’un mauvais souvenir, s’est avéré un atroce et perpétuel cauchemar. Toutes les démarches entreprises pour des solutions viables auprès des responsables concernés sont restées vaines. Néanmoins, cette calamité aura mis à nu les défaillances des travaux récemment opérés sur tout le réseau d’assainissement du quartier.
Ces travaux structurants n’ont pas été menés comme il se doit. Aucune action concrète n’a été entreprise pour mettre un terme aux problèmes liés à ces eaux qui stagnent en immergeant le quartier, à travers le renouvellement et l’élargissement du réseau d’assainissement existant ainsi que la restauration de la partie vétuste de cette infrastructure.
«Que de la poudre aux yeux», diront les riverains. S’agissant de son état actuel, le réseau fonctionne sans aucun système séparatif, ni d’évacuation, selon ce qu’il a été constaté, et souffre d’une défaillance grave, en particulier au niveau du lotissement Sanchidrian. Le suivi et le contrôle des travaux auraient pu contribuer à résoudre le problème d’assainissement qui constitue une sérieuse menace pour la santé et la sécurité des habitants.
Hadj Hamdouche