Haï Sabah: La réalisation d’une annexe de CEM provoque l’ire des habitants

Haï Sabah: La réalisation d’une annexe de CEM provoque l’ire des habitants

Par Houari Barti

Haï Sabah: La réalisation d’une annexe de CEM provoque l’ire des habitants
Le projet de construction d’une annexe de CEM (en préfabriqué) à Haï Sabah sur une parcelle de terrain censée abriter un espace vert conformément au plan d’occupation des sols (POS) crée la polémique et suscite une vive réaction de la part des associations et comités de quartiers.

Ces derniers ont, en effet, protesté hier devant le chantier du projet, exigeant l’arrêt immédiat des travaux. «Nous ne sommes pas contre le projet de réalisation de l’annexe du CEM. Nous sommes contre le choix du site devant l’abriter, car le terrain choisi est un espace vert selon ce que prévoit le POS. Nous sommes également contre la forme qu’on veut donner au projet : des classes en préfabriqué. Nous demandons des classes en dur, selon les normes d’usage», ont affirmé au Quotidien d’Oran des membres de l’Association El Wouroud wal El Hayet, qualifiant ce genre de solutions de «bricolage» pour un problème qui a été pourtant soulevé «depuis près de cinq années». Les mêmes sources soulignent que leur quartier dispose d’un seul et unique CEM avec un effectif de près de 1.500 élèves. Et avec la prochaine rentrée des classes et les quelque 400 nouveaux élèves devant rejoindre cette année le cycle moyen au niveau du quartier, le problème de surcharge des classes va s’accentuer davantage.

Pourtant, affirment les membres du mouvement associatif, «nous ne cessons depuis au moins cinq années de revendiquer un nouveau CEM pour nos enfants. Mais les autorités locales sont restées, tout ce temps, sourdes à nos doléances préférant affecter le peu de terrains inoccupés dont disposait le quartier à des privés pour la réalisation de promotions immobilières. Et ce n’est qu’aujourd’hui que les pouvoirs publics semblent enfin se réveiller et prendre conscience qu’il y a nécessité d’un nouveau CEM pour les élèves du moyen». Après avoir «bradé» le plus gros du patrimoine foncier du quartier, «ils se rabattent aujourd’hui sur un espace vert. Et devant l’urgence de la situation, ils optent pour la solution du préfabriqué», ont-ils affirmé. «Voilà donc la situation à laquelle on est arrivé. Il est temps que chacun assume sa responsabilité», disent-ils.

Les représentants de la société civile sollicitent aujourd’hui le wali d’Oran pour d’une part délocaliser le projet sur un site autre que celui réservé à l’espace vert, et d’autre part à revoir la qualité du projet, en optant pour un CEM en dur pas en préfabriqué. Une réunion des représentants des associations de quartiers avec le secrétaire général de la wilaya qui assure actuellement la fonction de wali par intérim, est prévue aujourd’hui, a-t-on appris par ailleurs.

Les membres du mouvement associatif ont par ailleurs mis l’accent sur la nécessité pour les pouvoirs publics de revoir le découpage administratif qui, selon eux, est en grande partie responsable du marasme général dans lequel évolue le quartier de Haï Sabah. Distant de moins de 2 kilomètres du chef-lieu de la commune de Bir El Djir et d’à peine 800 mètres de l’USTO, le quartier de Haï Sabah, à l’est d’Oran, dépend pourtant de la commune lointaine de Sidi Chahmi (10 kilomètres de distance). Un « non-sens du point de vue géographique, mais aussi social et économique », affirment les membres des associations de quartiers qui se battent depuis plusieurs années déjà pour donner écho aux aspirations des quelque 40.000 âmes qui y vivent. Un quartier dont les jeunes ne disposent pas de stades de proximité comme quasiment tous leurs concitoyens des autres quartiers.