«S’il y a des joueurs en France ou ailleurs qui ont la double nationalité et que je juge capables d’apporter un plus à la sélection algérienne, je ne m’en priverai pas», répondait Halilhodzic à une question d’un journaliste français sur son intention de «vider les centres de formation des clubs français de jeunes talents d’origine algérienne».
Le Bosniaque ne s’arrêtera pas là, il a ajouté : «Je suis déjà sur les traces de trois ou quatre jeunes joueurs franco-algériens.» Ça, ce sont les pistes de Vahid, parce ses adjoints, surtout Noureddine Kourichi qui a une liste élargie de jeunes joueurs d’origine algérienne qui jouent partout en Europe, et notamment en France. Ces jeunes surdoués ont entre 15 et 20 ans. L’ex-libero de charme de l’équipe nationale des années 1980 a dressé un calendrier bien spécifié et a établi une méthode très bien étudiée avec Halilhodzic pour les accrocher et les convaincre de venir jouer pour l’Algérie. Le plan est déjà en marche. Certains proches du staff technique assurent que les fruits de ce travail de titans commencent déjà à donner des fruits. Un grand optimisme remplit le staff technique de l’EN. En ce qui concerne le plan de Kourichi pour cueillir ces jeunes talents, tout est étudié dans les moindres détails. Rien n’est laissé au hasard. On ne passe pas à une étape avant de s’assurer que la précédente a été passée avec succès.
1re étape : recherche et prospection
Noureddine Kourichi n’est pas le seul concerné par cette première étape. Vahid Halilhodzic qui a un carnet d’adresses étoffé en France a une liste. Son ami Alexander Dellal préparateur physique de Lyon, ses connaissances à Lille, Nantes et partout en France lui fournissent les noms de joueurs intéressants, Cyril Moine, son préparateur physique, aussi grâce à son expérience et ses contacts en Ligue 1. Enfin, Noureddine Kourichi, premier concerné par ce dossier, reçoit toutes les données et les ajoute aux siennes et établit un calendrier pour aller voir, superviser et s’assurer que ce qu’ils ont comme informations et données sur les joueurs ciblés sont vraies. Après tout ce travail, le premier adjoint de Vahid fait un rapport détaillé sur chaque joueur et le transmet à son chef.
2e étape : la collecte d’informations
Il faut signaler que la première étape se fait dans une discrétion totale. C’est un principe sur lequel Vahid insiste beaucoup. Pour le bien de tous et surtout pour que l’affaire se concrétise, ni le joueur, ni son club, surtout pas la presse ne doivent être au courant de cet intérêt que porte la sélection algérienne au joueur, surtout quand il s’agit d’internationaux français ou de joueurs encore dans les catégories jeunes. Après que Vahid ait reçu et étudié le rapport de Kourichi, l’opération collecte d’informations commence. Tous les membres du staff technique y participent. Même les joueurs actuels ou anciens de l’équipe nationale, à l’image d’Yazid Mansouri contribuent à fournir des informations sur un joueur qu’ils connaissent ou qu’ils avaient côtoyé auparavant. Ses qualités footballistiques, son passé, son attachement à son pays d’origine, ses agents, sa conduite, ses amis, ses parents, les gens qui l’influencent…, tout doit être étudié dans le détail avant de prendre contact avec le joueur ou ses proches. C’est à partir de là que Vahid choisit la meilleure approche possible pour l’attirer vers l’équipe nationale d’Algérie.
3e étape : la prise de contact
L’avant-dernière étape et c’est la plus importante est celle où Vahid ou Kourichi contactent d’une manière officielle le joueur ou dans certains cas son agent ou parents proches pour lui exposer l’idée de rejoindre la sélection algérienne. Cette étape est très délicate. Pour Vahid Halilhodzic, elle est la plus importante de toute l’opération, c’est pourquoi, dans la majorité des cas il prend soin lui-même d’établir le premier contact avec le sujet ou l’un de ses conseillers. Si la première approche s’avère encourageante, Kourichi se déplace après avoir fixé un rendez-vous au joueur, sa famille ou son agent pour lui faire la proposition. Dans le cas contraire, le staff technique décide s’il est possible ou raisonnable de tenter une deuxième approche, laisser le temps au joueur de réfléchir, d’étudier le sujet ou s’aguerrir, ou alors abandonner définitivement l’affaire, comme il l’a déjà fait avec quelques joueurs qui lui ont exigé d’être titulaires, ou qui se sont montrés réticents à l’image de Brahimi et Tafer, ou tout simplement des joueurs qui ne sont pas suffisamment attachés à l’Algérie, comme nous lavait annoncé Romain Hamouma. «Rien ne me lie à l’Algérie, si ce n’est mon nom. Je suis Français et si un jour je dois jouer pour une sélection, ça sera pour l’équipe de France», nous disait Hamouma avec sincérité, franchise et beaucoup de conviction.
Dernière étape : suivi et orientation du staff technique et entrée en lice de la FAF
Après tout ce travail, il ne restera au staff technique que de suivre les performances de ce joueur avec son club. Kourichi, toujours lui, devra suivre ce joueur chaque semaine, prendre des notes concernant son évolution, sa situation en club, les offre qui lui parviennent et ses choix de carrière et conjuguer toutes ces information avec les besoins de la sélections. Si le contact avec le joueur en question est assez avancé, comme c’est le cas de Cadamuro, le staff technique de l’équipe nationale peut se permettre de le conseiller ou même de lui proposer quelque chose. Pendant tout ce temps, la Fédération algérienne de football fera son travail qui se résume à régulariser la situation admistractive du joueur de façon à e qu’il puisse porter le maillot national. Comme on le remarque, le travail est collectif et demande beaucoup de discipline, d’application et surtout de temps. Vahid donne beaucoup d’importance aux détails et ne laisse rien au hasard, d’où les chances de voir un grand nombre de jeunes joueurs garnir l’effectif national actuel dans les prochains mois et années.
A. B.