Toujours fidèle à son principe d’occuper la scène médiatique, Louisa Hanoune était présente mercredi à Djelfa où elle a animé une rencontre à l’Office communal de culture et de tourisme de Djelfa.
Comme attendu, elle est revenue sur le dernier remaniement ministériel en s’en félicitant en dépit de son caractère restreint. Car pour la présidente du PT ce remaniement consacre « une victoire sur la corruption, l’oligarchie et la déperdition de l’argent public ».
Pour rappel, dans plusieurs de ses sorties, elle ne ménageait pas le gouvernement Sellal, allant jusqu’à soutenir que « 30% des ministres sont des corrompus ». Au-delà de consacrer une victoire sur les prédateurs, le remaniement, pour Louisa Hanoune, est la preuve « qu’il est possible de procéder à des changements dans l’intérêt du pays ».
Elle reviendra aussi sur sa polémique avec la ministre de la culture sortante pour annoncer qu’elle avait bien demandé la levée de son immunité parlementaire. « vous savez tous que j’ai écrit au président de l’APN, et au ministre de la Justice, Garde des sceaux, en vue de la levée de l’immunité parlementaire pour laisser la justice suivre son cours dans cette affaire ».
Pour elle, le départ de Mme Labidi ne change rien au problème, expliquant que « notre parti restera engagé dans cette affaire, à travers laquelle nous jugerons les + prédateurs+ avec preuves à l’appui, et ce dans l’objectif de moraliser l’action politique et la gestion de l’argent public ».
Contente du changement, mais Louisa Hanoune adresse déjà un avertissement au nouveau gouvernement de trouver ailleurs l’argent que de toucher aux dépenses sociales. Cela, fait-elle valoir est contraire aux engagements du président de la République. « La révision de la politique des dépenses sociales et l’orientation vers l’austérité est un moyen d’imploser le pays », a-t-elle averti.
Elle suggère au gouvernement d’aller trouver l’argent où il se trouve : il est « possible de trouver d’autres ressources financières sans toucher aux dépenses sociales », citant notamment certaines solutions dont « les ressources de l’évasion fiscale, estimées selon des chiffres officiels à 5.000 milliards de DA, la lutte contre la corruption et le transfert de deniers publics par la saisie des biens et fonds acquis de façon illégale. »
L’institution d’une taxe sur les grandes fortunes et la présentation du bilan de soutien de l’Etat au secteur privé, estimé à 60 milliards de DA/an constituent selon elle un autre gisement potentiel. Enfin, Louisa Hanoune revient encore sur ce qui semble son dada, à savoir le gel de l’accord d’association avec l’UE, car justifie t-elle « il fait perdre à l’Algérie 400 millions d’Euros, parallèlement à une sortie de la zone de libre-échange arabe qui n’a rien apporté à l’Algérie, en terme de gains ».