Hanoune pour la suppression de la députation de l’étranger.

Hanoune pour la suppression de la députation de l’étranger.

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a plaidé, hier à Alger, pour la suppression des députés de la communauté nationale à l’étranger. «Un député élu à l’émigration ne rapporte rien et ne peut régler aucun problème ou préoccupation de la communauté algérienne à l’étranger», a-t-elle argué au cours d’un point de presse à l’ouverture des travaux du bureau politique de son parti. Mme Hanoune rappelle qu’«en 2002, nous avons eu un député en France.

Les électeurs nous ont clairement dit que le vote était dû à leur sympathie pour le Parti des travailleurs et son candidat qui leur a été présenté». «Un député de l’émigration peut-il par exemple solliciter un ministre français pour régler un problème d’un émigré algérien ? Impossible ! C’est de l’ingérence», soutient-elle. Et c’est pour cette raison que «le Comité central du parti a décidé souverainement à l’unanimité de ne pas présenter de candidats à l’étranger», a-t-elle ajouté.



Mme Hanoune est revenue sur la collecte des signatures pour la confection des listes de candidats aux élections législatives prochaines, notamment dans les 18 wilayas où le parti est concerné par cette opération. Cette opération n’était pas pour le parti une simple collecte des parrainages mais une occasion de tâter le terrain, prendre la température des jeunes et de la société sur la situation socio-économique du pays. A cet effet, «nous avons constaté un délitement du tissu social», regrette la secrétaire générale du PT. Les citoyens, a-t-elle témoigné, «sont au courant et conscients des lois injustes et antisociales votées par le Parlement sortant».

La jeunesse et les citoyens «ne croient plus et ils ne souhaitent même pas que cette assemblée existe». Les opérations de collecte des parrainages exigés pour présenter une liste électorale ont été, selon Mme Hanoune, salies par la corruption. La responsable du PT parlera d’entraves et irrégularités, et dénonce l’intrusion de l’argent sale dans «l’achat» des signatures. Des têtes de listes, notamment indépendantes, «ont exploité la misère sociale des jeunes en les corrompant», a-t-elle affirmé. «Qui est responsable de ces dérives ?», s’est-elle interrogée.

«Quand la jeunesse vit la précarité et la misère sociales, sans aucun horizon ni lueur d’espoir pour un avenir meilleur, elle devient vulnérable et corruptible. Elle est la proie facile de la corruption», a-t-elle répondue. Et «en l’absence de morale sociale et politique, on ne peut parvenir à l’émancipation ou au progrès de la société. Le contraire est juste», affirme-t-elle.

Mme Hanoune revient sur les profils des listes électorales de son parti. «Nous sommes présents dans 42 wilayas. Nos listes sont paritaires. Elles ont été fermées et interdites aux affairistes et opportunistes. Dans notre parti, on n’accepte pas les rebus des autres partis», a-t-elle déclaré.

Par ailleurs, la responsable du PT a commenté l’installation du Conseil national des droits de l’Homme (Cndh) critiquant la composante de cette institution. «Il est regrettable qu’on ne trouve aucun membre issue de la Ligue algérienne pour la défense droits de l’Homme», a-t-elle déplorée, estimant que, le cas échéant, le Cndh aurait été «beaucoup plus crédible».