Avec l’avènement d’Internet, une multitude de portes se sont ouvertes aux Algériens. Des rencontres à l’apprentissage à distance, en passant par l’e-commerce, tout le monde y trouve son compte et profite à sa façon de la Toile. Et si beaucoup se connectent pour apporter une valeur ajoutée à leur vie (divertissement, travail, opportunités), d’autres n’ont pas des intentions aussi nobles.
Le taux de cybercriminalité est en hausse constante depuis une dizaine d’années, et le harcèlement est en tête des méfaits perpétrés à travers les écrans. Quand le simple fait de postuler pour un emploi en ligne vaut à une jeune fille un torrent de messages à caractère sexuel, l’influenceuse Sara (@sara_cocoblogger), qui se trouve être sa cousine, pousse un coup de gueule.
Quand les sites d’emploi en ligne se transforment en repère pour frustrés, l’influenceuse Sara Coco pousse un coup de gueule
Le cyber harcèlement fait rage en Algérie depuis la démocratisation des réseaux sociaux, ce n’est pas un secret. Les affaires d’escroquerie, de diffamation, d’atteinte à la vie privée et même d’intimidation sont de plus en plus constatées ces dernières années. Mais ce qui inquiète particulièrement les autorités, ce sont les pédophiles et les harceleurs sexuels qui ciblent les profils jeunes.
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L’instagrammeuse Sara Coco (@sara_cocoblogger) a dénoncé publiquement la situation à laquelle a fait face sa jeune cousine, à peine âgée de 17 ans, dernièrement. Sur une page Facebook connue, mais aussi sur son compte Instagram, elle déplore le harcèlement auquel sont exposés les chercheurs d’emploi, notamment les femmes et les mineurs, sur internet à l’heure actuelle.
Voulant postuler pour un emploi saisonnier, la cousine de Sara envoie son curriculum vitae par mail à plusieurs patrons d’entreprises. Elle reçoit alors un cortège de réponses comportant des propos des plus déplacés. Certains lui font clairement des avances sexuelles contre une promesse d’embauche, un acte qualifié d’inadmissible par l’influenceuse.
Cette pratique s’apparente à du chantage indirect ; la victime, sous la contrainte de sa situation de chômage, se voit obligée d’accepter les conditions puériles imposées par l’employeur. Elle est alors entraînée malgré elle vers la prostitution et la débauche, dans l’espoir de décrocher un emploi stable.
Cette situation est d’autant plus grave qu’elle touche des mineurs et des jeunes adultes, pas encore en mesure de distinguer les vraies des fausses annonces. Cette catégorie est particulièrement en proie à la pédophilie et au proxénétisme de façon directe et Sara tire la sonnette d’alarme.
Le cyber harcèlement, un fléau grave qui menace la société algérienne
Au-delà de promouvoir le dévergondage et la corruption, le harcèlement sexuel en ligne affecte les victimes personnellement. Certaines en gardent même des séquelles psychologiques graves qui touchent leurs ambitions et leurs projets de vie. Cette pratique influe directement sur le taux de chômage en décourageant même les plus motivés des candidats.
« Quelqu’un qui vient chercher du travail sur Internet et qui se retrouve nez à nez avec ces charlatans finira par perdre espoir de trouver un emploi un jour. Il se dira que c’est la jungle et que ça ne vaut pas le coup de perdre son temps » se désole Sara, qui insiste sur l’importance de la médiatisation des affaires du genre.
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« C’est le même cas pour ma fille de 20 ans, elle a travaillé 2 jours, elle est traumatisée… Elle ne veut plus rien faire, elle a même abandonné ses études » témoignent une internaute sous le poste.
Selon l’influenceuse, la solution à ce fléau est la dénonciation. Ces cas doivent être publiquement exposés et il ne faut « surtout pas hésiter à porter plainte » pour permettre à la justice de réprimer comme il se doit ces prédateurs sexuels.