Harchaoui : Les mesures de la LF 2016 sont insignifiantes

Harchaoui : Les mesures de la LF 2016 sont insignifiantes

Les autorités sont appelé a fournir  plus d’engagement pour remédier à la crise financière qui menace l’Algérie, en prenant des mesures qui sauvegardent les équilibres budgétaires de l’Etat, a indiqué aujourd’hui l’ex-ministre des Finances, Abdelkrim Harchaoui. 

«Les mesures prises dans la loi de Finances 2016 afin de faire face à la crise sont insignifiantes par rapport aux risques qui guettent le pays» a affirmé le conférencier lors d’un séminaire animée aujourd’hui à l’Ecole supérieure de commerce (ESC) de Koléa sur le thème «Crises successives et réformes».

L’invité de l’ESC a estimé que les décisions prises aujourd’hui garantissent l’avenir du pays, dans ce sens, il a défendu les dernières augmentions effectuées sur les carburants et l’électricité, les considérant comme une nécessité. «Nous consommons trop et cela s’appelle du gaspillage», a-t-il indiqué. Revenant sur les critiques qui ont été adressé au contenu de la loi de Finances de cette année, Abdelkrim Harchaoui a demandé « aux voix qui s’élèvent contre ces mesures » de « se réunir autour des problèmes et suggérer des solutions». Car la conjoncture actuelle appelle toutes les forces à faire « une critique constructive et non pas de déstabiliser le pays».

Selon le conférencier qui a formulé une série de mesures pour faire face à la crise, l’Etat doit revoir son rôle dans l’économie et s’occuper uniquement de contrôle et régularisation, et de ne pas s’ingérer dans la gestion des entreprises à caractère commercial.

«Le moment est venu de diversifier l’économie » insiste-t-il. Pour être plus efficace il a estimé qu’il faut lancer un plan d’action d’urgence qui englobe des solutions structurelles, et ne pas se limiter à des solutions de conjoncture. Ce plan doit prendre en considérations les équilibres financiers du budget de l’Etat. Celui-ci ne devrait plus contribuer au financement de l’économie », a-t-il signalé en précisant que cette tâche revient aux marchés financiers, dont il a appelé au développement. Nous devons avoir un système bancaire «télépratique» caractérisé par la souplesse des opérations financières. L’ancien premier argentier du pays, a proposé aussi d’établir une nouvelle politique économique du pays qui se base sur des reformes qui définissent les priorités de l’Etat dans les investissements, à l’instar de la privatisation des entreprises qui devrait être selon lui, «ciblées et effectuées par le biais de la bourse».

Dans un large exposé sur les crises qui touchent actuellement plusieurs économies du monde,  Abdelkrim Harchaoui a été convaincu que les IDE demeurent inefficaces pour l’économie nationale. Car le développement économique «devrait se faire par les Algériens eux même.  C’est à l’investisseur de ramener son partenaire étranger et non pas à l’Etat de le convaincre », a-t-il ajouté.

Sur le volet international, l’économiste a averti quant aux conséquences de la crise à long terme. Même s’il a considéré que l’actuelle n’est qu’une poursuite de celle de 2009, il a signalé quelle se différencie d’elle, puisque elle manipule le flux des capitaux dans le monde, ce qui influence directement la croissance des plusieurs pays émergents.